Differdange accueille des réfugiés dans des hôtels
Differdange accueille des réfugiés dans des hôtels
(MKa avec Franziska JÄGER) - 1.585 réfugiés ukrainiens ont été accueillis depuis le début du conflit dans les centres d'hébergement collectif de l'Office national d'accueil (ONA). «L'ONA dispose actuellement de 18 structures d'hébergement dans 13 communes du pays pour les Ukrainiens qui bénéficient d'une protection temporaire», a déclaré Gilbert Sauber, attaché de presse à l'ONA, suite à une question du Luxemburger Wort.
Differdange a mis deux structures d'accueil à disposition: le casino Klenge sur la place du marché ainsi que l'ancien hôtel Gulliver Tower, directement dans le centre-ville. Le casino a actuellement un taux d'occupation de 82%, le Gulliver Tower est occupé à 30%. «L'ONA mène continuellement d'autres discussions avec les communes afin d'examiner des possibilités d'hébergement supplémentaires et de les préparer pour une utilisation à court ou moyen terme», poursuit Gilbert Sauber.
Dans l'ancien hôtel Gulliver Tower, qui porte depuis mercredi le nouveau nom de «Karro» après un vote du conseil communal, 45 zones d'habitation sur huit étages sont réservées aux réfugiés ukrainiens. Les familles avec jusqu'à quatre enfants sont réparties dans l'un des cinq appartements de 40 mètres carrés, les autres unités d'habitation sont de petits studios pouvant accueillir chacun jusqu'à quatre personnes.
Des canapés éventrés
«Les gens ont tout le confort nécessaire ici», assure Henri Krecké, secrétaire communal de la ville de Differdange, lorsqu'il fait visiter la tour. Il montre un coin entre le salon et la salle de bains, d'où dépassent des câbles. «Bientôt, des kitchenettes seront installées ici pour que les familles soient encore un peu plus autonomes. En attendant, Sodexo fournit chaque jour le petit-déjeuner, le déjeuner, les gâteaux et le dîner.»
La ville de Differdange est propriétaire de l'actuel Karro depuis février de cette année. L'ancien hôtel Gulliver Tower n'a été en service que pendant 15 mois. Ce qui frappe lors de la visite, c'est qu'il n'y a pas de téléviseur dans les chambres. Les supports muraux noirs sont les vestiges d'un mystérieux cambriolage.
«Ils ont tous été volés une fois que l'hôtel a été vide», explique Henri Krecké, un peu gêné, en laissant simplement entendre qu'il y a probablement eu quelques désaccords entre l'exploitant de l'hôtel et le propriétaire lorsque la procédure de faillite était en cours. Non seulement les téléviseurs ont été volés, mais la rage destructrice du malfaiteur est encore visible. Des câbles arrachés, des canapés et des dossiers de lit ont été entaillés, recouverts en grande partie aujourd'hui par du ruban adhésif noir. Une plainte a été déposée.
«Ce qui manque encore ici, c'est une salle de repos pour les enfants», regrette le secrétaire communal. Six garçons et filles en âge scolaire ont pris possession de la banquette rembourrée du rez-de-chaussée et jouent avec leur téléphone portable. Quelques mères et un homme âgé sont assis entre eux en silence. Devant, un agent de sécurité surveille l'entrée. Caritas est également sur place plusieurs heures par jour et assiste les arrivants. La Croix-Rouge fait de même au casino.
Deux familles par jour
Jusqu'à deux familles arrivent chaque jour à Differdange. Et la bourgmestre ne sait pas non plus combien de temps cela va durer ni s'il y en aura davantage. Mais pour elle, il était clair dès le début qu'il n'était pas question de rester les bras croisés. Christiane Brassel-Rausch avait dû retenir ses larmes lorsqu'elle a lu une résolution lors de la première réunion du conseil communal après le début de la guerre. Une résolution apportant son soutien inconditionnel aux victimes de l'agression russe.
Le 15 février, 25 personnes de nationalité ukrainienne figuraient dans le registre de la population de la ville de Differdange. Cinq semaines après le début de la guerre, le mercredi 30 mars, ce chiffre est passé à 147.
Quant à la vingtaine d'enfants ukrainiens actuellement en âge d'être scolarisés, pour lesquels le garde forestier propose de temps à autre des activités, pourront-ils enfin aller à l'école? Christiane Brassel hausse les épaules. «Sûrement après Pâques, quand les procédures seront terminées», suppose la bourgmestre en sortant son téléphone portable pour chercher la lettre du ministère de l'Éducation. Rarement la bureaucratie et les directives ont été aussi imprévisibles qu'en ce moment.
«Selon le communiqué de presse du ministère de l'Éducation du 18 mars, il est notamment stipulé que la scolarisation des enfants et adolescents ukrainiens aura lieu immédiatement après la fin des procédures d'immigration et de santé», lit Brassel-Rausch. L'école internationale de Differdange prévoit sept classes spéciales, les écoles d'Esch et de Schifflange se prépareraient également.
«Je tire mon chapeau aux enseignants, ils ont du pain sur la planche», dit la bourgmestre en guise d'appréciation. «Le défi est maintenant de donner autant que possible une base aux enfants ukrainiens. Pour que les choses puissent vraiment démarrer après la rentrée».
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