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Deux tiers des résidentes ont subi des violences
Luxembourg 3 min. 11.07.2022 Cet article est archivé
Enquête

Deux tiers des résidentes ont subi des violences

30% des femmes âgées de 16 à 24 ans ont subi une agression physique au cours des douze mois précédant l'enquête.
Enquête

Deux tiers des résidentes ont subi des violences

30% des femmes âgées de 16 à 24 ans ont subi une agression physique au cours des douze mois précédant l'enquête.
Photo: Shutterstock
Luxembourg 3 min. 11.07.2022 Cet article est archivé
Enquête

Deux tiers des résidentes ont subi des violences

Laura BANNIER
Laura BANNIER
Psychologiques, sexuelles, physiques ou encore économiques, les violences faites aux femmes prennent plusieurs formes, et concernent la plupart de ces dernières, selon des chiffres dévoilés par le Statec.

Au cours de leur vie, deux tiers des résidentes luxembourgeoises ont été victimes de violences à leur encontre. Cette statistique, révélée par le Statec, englobe une multitude de réalités, qu'il s'agisse de harcèlement moral, de violence entre partenaires intimes ou même d'abus via les réseaux sociaux.


Les agressions sexuelles concernent une femme sur cinq
Les violences faites aux femmes sont loin d'être un phénomène marginal au Luxembourg, comme le prouve une enquête révélée ce mardi par le Statec. Selon ce document, 20% des femmes de 16 à 74 ans ont subi une forme de violence sexuelle, physique ou psychologique.

Peu importe sa forme, la violence entraîne systématiquement le sentiment global d'insécurité ressenti par la femme qui en est victime, puisqu'elle craint logiquement d'être à nouveau agressée. Interrogées par l'institut national de statistiques lors d'une enquête sur la sécurité réalisée entre 2019 et 2020, les résidentes luxembourgeoises ont été une sur deux à avoir vécu des agressions psychologiques au cours de leur vie, comme le stalking, une pratique qui peut être définie comme du harcèlement obsessionnel.

Une répondante sur trois a fait part d'expériences de violences physiques. La violence sexuelle concerne, pour sa part, une femme sur trois, tandis que des viols ou tentatives de viol ont été subis par une résidente sur dix, selon les témoignages recueillis.

En dessous de la moyenne européenne

Les personnes interrogées ont également fait part des expériences de violences vécues au cours des douze derniers mois précédant l'enquête. Elles étaient ainsi 15% à se dire victimes de violences psychologiques, et 7% à avoir subi des violences physiques ou sexuelles. Le Statec note que ces chiffres sont comparables à la moyenne européenne établie par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne en 2015, située à 8%. 

À l'échelle européenne, les chiffres les plus élevés sont enregistrés dans les pays de l'Ouest, en Belgique (11% de femmes victimes de violences physiques ou sexuelles), France (11%), ou encore aux Pays-Bas (11%). L'Allemagne se situe dans la moyenne (8%), tandis que les pays de l'Europe de l'Est et du Sud rapportent des chiffres moins élevés. Une comparaison à prendre avec des pincettes, note cependant le Statec, un climat social favorable étant nécessaire «pour que la violence contre les femmes soit discutée et problématisée publiquement, et pour que les personnes concernées puissent exprimer leurs expériences».

Revenons au Luxembourg, où 4% des femmes, contre 2% des hommes, ont déclaré avoir subi des violences de la part de leur partenaire ou ex au cours des douze derniers mois. L'institut de statistique fait savoir que les femmes sont plus enclines à expériencer des formes répétées de violences, mais également différentes formes de violences. Ainsi, un quart des femmes victimes a subi deux formes de violences ou plus.

Parmi les facteurs de risques recensés par le Statec, l'âge se retrouve en première position. En effet, les jeunes femmes sont plus touchées que leurs aînées, 30% des femmes âgées de 16 à 24 ans ayant subi une agression physique au cours des douze mois précédant l'enquête, contre près de 15% des femmes âgées entre 35 et 54 ans. Le risque d'avoir été victime de violence diminue donc significativement avec l'âge, et ce, pour l'ensemble des formes de violence.

Après avoir subi une forme de violence, la victime ressent un impact sur son sentiment d'insécurité. Au total, 41% des résidentes ayant fait l'expérience d'une forme de violence se déclarent être plutôt inquiètes, voire très inquiètes d'être à nouveau agressées par un inconnu. Pour les femmes n'ayant pas subi de violences, ce chiffre tombe à 27%. «L'expérience de la violence est directement liée à la perception subjective de la sécurité», analyse l'institut national de statistiques.

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