Des secours plus rapides, mais aussi plus chers
Des secours plus rapides, mais aussi plus chers
(m.d. avec Marc Schlammes) D'ici à 2025, le Corps grand-ducal d'incendie et de secours (CGDIS) s'est fixé un objectif de taille: intervenir en moins de 15 minutes sur l'ensemble du territoire dans 90 à 95 % des cas. Un enjeu inscrit dans le plan national d'organisation des secours (PNOS) que les députés n'ont pas remis en cause lors de la séance publique organisée à la Chambre ce mercredi.
En revanche, le coût de cette ambition a suscité davantage de débats. Car le PNOS prévoit de réduire son temps d'intervention en professionnalisant le CGDIS, injectant ainsi 40 millions d'euros supplémentaires dans son budget d'ici quatre ans.
De ce fait, le Syndicat des villes et communes luxembourgeoises s'est étonné que «2.000 pompiers professionnels» soient recrutés à terme, ce qui représenterait une «augmentation moyenne annuelle de 10%» non seulement pour l'Etat mais également pour les communes. «L'augmentation du budget est nécessaire et nous devons pouvoir nous le permettre», a relevé la député Simone Asselborn-Bintz (LSAP), immédiatement soutenue par ses homologues Max Hahn (DP) et Marc Baum (Déi Lenk).
De leur côté, les députés Marc Lies (CSV) et Marc Goergen (Pirates) se sont inquiétés que ces coûts supplémentaires ne fragilisent l'équilibre budgétaire des communes, déjà «mis à mal par la pandémie». Les deux députés ont ainsi suggéré qu'une réflexion soit menée sur une nouvelle répartition du financement des services de secours, en faveur des communes.
Une idée que la ministre de l'Intérieur, Tania Bofferding (LSAP) a immédiatement rejetée. Elle n'a en revanche pas commenté la proposition du député Jeff Engelen (ADR) qui plaidait pour que le recrutement du personnel administratif, logistique et technique se fasse en synergie avec l'armée et la police, elles aussi en manque d'effectifs.
Cela ne signifie pas pour autant que le CGDIS se passera de pompiers volontaires, qui assurent actuellement «deux tiers des missions» selon Marc Lies. Le PNOS doit au contraire s'attacher à trouver «un équilibre sain» entre volontaires et professionnels, a souligné le député Déi Gréng Marc Hansen.
Autrement dit, les pompiers professionnels devraient permettre de compenser l'absence des volontaires, dont la flexibilité varie selon leurs propres impératifs professionnels. En ce sens, Marc Lies a proposé de soutenir les communes qui comptent dans leurs effectifs des pompiers volontaires, afin de les encourager à adapter leurs postes. Une discussion à laquelle la ministre de l'Intérieur s'est dite «ouverte».
Pour rappel, le PNOS vise notamment à dresser un état des lieux et des scénarios futurs de la sécurité civile basés sur cinq étapes stratégiques: prévention, anticipation, planification, déploiement, évaluation. Il s'attache également à planifier les besoins en ressources matérielles et humaines des 100 centres opérationnels actuels.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
