Des pertes cumulées de 8,6 millions d'euros pour le Freeport
Des pertes cumulées de 8,6 millions d'euros pour le Freeport
Le port franc luxembourgeois n'a jamais vraiment décollé. Et sa santé financière ne s'est pas améliorée avec les années. Depuis son lancement en 2014, la société «The Luxembourg High Security Hub-Management Company» (LHSH), constituée pour gérer l'exploitation du Freeport situé dans l'enclave aéroportuaire Luxembourg-Findel, a accumulé quelque 8,6 millions d'euros de pertes. Et ce, malgré un soutien gouvernemental tout au long de ces années.
Le député CSV Laurent Mosar, dans une question parlementaire, s'inquiète donc de l'avenir de l'infrastructure, qui semble de plus en plus à la dérive. Le député relève ainsi dans sa question adressée à la ministre des Finances Yuriko Backes (DP) et au ministre de la Mobilité et des Travaux publics François Bausch un élément inquiétant, qui suggère que le futur du port franc est plus qu'incertain. Le réviseur d'entreprises agréé de LHSH ne peut en effet exprimer une opinion sur les comptes annuels alors qu'«il existe des incertitudes significatives sur la capacité de [LHSH] à poursuivre son activité sur base de continuité d'exploitation.» Le réviseur n'a ainsi pas obtenu assez d'éléments probants pour conclure «quant au caractère recouvrable d'une part des créances sur ventes et prestations de services». Il s'agirait de loyers payés par les locataires.
Des dettes
LHSH dispose de créances sur des entreprises liées, à hauteur d'environ 8,5 millions d'euros. Mais en même temps, la société a des dettes, à hauteur de 17,3 millions d'euros, à l'égard d'entreprises liées, «consistant en des loyers dus pour la mise à disposition du bâtiment ''Le Freeport''» pour les exercices de 2015 à 2020. Le groupe a également une dette de plus de 27 millions d'euros envers un consortium de banques luxembourgeoises.
Laurent Mosar souhaitait des réponses du gouvernement, quant au bon fonctionnement entre autres du port franc et quant à la manière dont la situation financière actuelle de celui-ci affecte ou non le Luxembourg.
Un agrément pour cinq opérateurs
Mais il n'a pu obtenir que des réponses parcellaires de la part de Yuriko Backes. Celle-ci a rappelé qu'«il n'appartient pas à la ministre des Finances de commenter la tenue financière d'une société privée dans laquelle l'Etat n'a aucune participation». On n'en saura pas plus non plus sur la valeur globale des biens stockés au sein de l'infrastructure, puisqu'il s'agit d'un «fonds de commerce de sociétés privées». Impossible également de fournir des chiffres liées aux recettes fiscales de ces sociétés ou de l'exploitant du LHSH, en vertu du «secret fiscal».
La ministre des Finances a par contre précisé que cinq opérateurs disposent actuellement d'un agrément délivré par l'administration des Douanes et Accises. Ils doivent se soumettre à la législation anti-blanchiment.
Quant à la réputation du pays, pour Yuriko Backes, «celle-ci n'est pas susceptible d'être impactée par le développement plus ou moins favorable d'une seule société donnée», en raison du niveau de diversification de plus en plus poussé de l'économie luxembourgeoise.
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