Des idées suicidaires de plus en plus prégnantes
Des idées suicidaires de plus en plus prégnantes
Si le covid-19 a officiellement fait 728 victimes, le taux de mortalité du virus pourrait s'avérer en réalité bien plus lourd. Ces derniers mois, les professionnels de santé doivent en effet faire face à un autre phénomène : celui de l'augmentation des désirs de mort chez les moins de 20 ans.
Depuis le début de la pandémie, les idées suicidaires des adolescents seraient en effet en hausse de 15%, estime le Centre psycho-social et d'accompagnement scolaires (Cepas). Une tendance que confirme Barbara Gorges-Wagner, directrice du Kanner Jugend Telefon (KJT).
«La situation est bien pire que l'année précédente», alerte la responsable du service d'écoute et d'orientation géré par Caritas. Sur la plateforme en ligne de l'association, ils étaient ainsi 313 jeunes à faire part de leurs inquiétudes en 2020, contre 237 en 2019. Soit une augmentation de plus de 30%. Parmi eux, 33 confiaient penser au suicide en 2020, contre 24 un an auparavant. Douze ont également parlé de s'automutiler, un chiffre multiplié par quatre par rapport à l'année précédente.
Le mal-être de ces adolescents peut néanmoins prendre d'autres formes. En l'espace d'un an, le nombre de contacts pris pour dépression a ainsi doublé. Selon les experts, les moins de 20 ans se montreraient également particulièrement anxieux. «Le manque d’activités sociales plonge le jeune dans un isolement où les ressentis prennent une dimension importante», explique ainsi Nathalie Keipes. Pour la directrice du Cepas, certains jeunes se sentent «comme emprisonnés» et n’arrivent plus «à trouver d’échappatoire».
Bien que les acteurs du terrain s'accordent à dire que le phénomène a pris de l'ampleur avec la crise, il est encore trop tôt pour déterminer l'impact de ces pensées noires, et notamment le nombre de passage à l'acte. Selon Paulette Lenert (LSAP), ce sont en moyenne «entre 70 et 80 personnes» - toutes tranches d'âge confondues - qui se donnent volontairement la mort chaque année au Luxembourg. Un chiffre qui ne tient néanmoins pas compte des tentatives qui seraient «10 à 20 fois plus importantes», précisait la ministre de la Santé dans une réponse parlementaire en janvier.
Conscient de la situation, le gouvernement entend donc apporter une réponse au problème. Et tend notamment à multiplier les gestes plus ou moins symboliques, tels que la potentielle réouverture des terrasses comme une «bouffée d'air». De son côté, le ministère de l'Education a également lancé une série d'initiatives. La dernière en date, baptisée #act4support, se veut comme une main tendue visant à redonner le sourire aux adolescents.
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