Des frais d'énergie doublés pour les hôpitaux
Des frais d'énergie doublés pour les hôpitaux
Selon le dernier rapport du Statec, le dernier taux d'inflation était de 6,9%. Une énorme augmentation des prix à la consommation conjuguée à une hausse significative des prix de l'énergie qui pèse énormément sur le pouvoir d'achat des ménages. Mais aussi sur les artisans et les entreprises, tout comme pour les institutions publiques et privées. Si on a récemment parlé de la situation alarmante des boulangers ou encore des bouchers, qu'en est-il au niveau des hôpitaux luxembourgeois? Outre le fait que les établissements de soins soient très énergivores, ceux-ci doivent aussi faire face à l'augmentation du coût des denrées alimentaires.
Mais justement, quels sont les coûts supplémentaires engendrés par l'inflation sur les hôpitaux? Dans une question parlementaire posée par les députés André Bauler et Gilles Baum (DP), on apprend que l'Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS) a soumis son rapport d'analyse prévisionnel de l'enveloppe budgétaire globale des dépenses du secteur hospitalier (EBG) pour les années 2023 et 2024 pour avis à la Caisse nationale de santé (CNS) et à la Commission permanente pour les hôpitaux.
Une enveloppe quadruplée en 2023 et 2024
Mais en ce qui concerne l'année 2022, ces mêmes projections font part d'une croissance des frais d'énergie passant tout simplement du simple au double. La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) indique que cette hausse représente concrètement une augmentation des coûts d'énergie de l'ordre de 16 millions d'euros par rapport aux estimations initiales. «De sorte à atteindre une dépense prévisible de l'ordre de 32 millions d'euros pour l'année 2022», détaille-t-elle.
Une différence significative qui a de quoi susciter des incertitudes concernant l'avenir proche du secteur hospitalier luxembourgeois. Toutefois, la ministre de la Santé explique que face aux jours sombres qui s'annoncent, cette enveloppe a même été quadruplée pour l'année 2023 et 2024. «Pour atteindre une dépense prévisible de l'ordre de 64 millions d'euros».
Une manne plutôt conséquente donc qui doit pouvoir permettre au système de Santé de fonctionner envers et contre tous. À noter que les projections de l'IGSS établies dans le cadre de l'EBG contiennent aussi une réserve pour imprévus de l'ordre de 30 millions EUR pour ces mêmes années 2023 et en 2024.
«Cette réserve permet de tenir compte des nombreuses incertitudes pouvant s'accompagner d'impacts considérables sur les dépenses éligibles des établissements hospitaliers, telles que l'évolution de l'échelle mobile des salaires, la hausse des taux d'intérêt, les effets liés à l'épidémie de Covid-19, tout comme l'évolution des prix énergétiques», assure Paulette Lenert dans sa réponse parlementaire.
Cette dernière ajoute que des dotations extraordinaires additionnelles ne seront a priori pas nécessaires. «Les frais de fonctionnement des hôpitaux opposables à la CNS sont pris en charge par l'assurance maladie moyennant l'EBG, y compris l'énergie (électrique ou fossile) nécessaire pour ces activités. L'augmentation du prix de l'énergie est donc absorbée par l'EBG et non par une participation statutaire.»
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