Des couloirs multimodaux pour toutes les autoroutes à terme
Des couloirs multimodaux pour toutes les autoroutes à terme
Vaste débat qu'est celui de la mobilité au Grand-Duché. Si d'aucuns s'accordent à dire que des efforts supplémentaires doivent être réalisés, il n'empêche que la volonté politique est claire: réduire les émissions de CO2 engendrées par un trafic de plus en plus conséquent. D'un point de vue de la mobilité, cela passe notamment par le développement des motorisations électriques et en favorisant financièrement ce type de véhicule. Mais également par divers projets d'infrastructures autoroutières, qui favorisent le covoiturage par exemple.
Rappelons qu'au niveau de la frontière belge, une bande de covoiturage a vu le jour sur un tronçon de quelques kilomètres entre Arlon et Sterpenich. Si le projet se voulait novateur en la matière, il s'est vite révélé comme un échec cuisant. Les personnes utilisant cette bande sont particulièrement rares. En cause: des règles d'accès trop strictes, une vitesse limitée à 50 km/h et une longueur beaucoup trop courte pour se montrer utile.
Depuis l'instauration de la bande de covoiturage belge, il a toujours été évoqué le prolongement de celle-ci au Grand-Duché. Nouveau problème : si la bande belge se trouve sur le côté droit de la route, celle luxembourgeoise devrait se trouver du côté gauche de l'A6 !
C'est à l'administration des ponts et chaussées que revient la lourde tâche de régler cette situation ubuesque. Toutefois, selon le ministère de la Mobilité contacté par nos soins, le prolongement de la bande de covoiturage belge au Luxembourg ne semble pas faire partie des priorités du moment. «Les efforts des ponts et chaussées se concentrent sur l’A3 (reliant le Luxembourg à la France, NDLR), un projet qui est déjà en cours et qui est prioritaire au vu de l’accès à la plateforme multimodale Bettembourg-Dudelange.»
Bref, comme indiqué ci-dessus, le chantier d'élargissement de l'A6 semble encore loin d'être à l'ordre du jour même si le ministère de la Mobilité confirme que le projet fait toujours partie des plans. «Le ministère compte transformer graduellement toutes les autoroutes en couloirs multimodaux, à l'instar de l'A4 vers Esch», explique le ministère, sans toutefois préciser d'échéance.
Et du côté belge, quel est l'avenir de la bande de covoiturage? Des assouplissements sur les conditions d'accès à celle-ci sont annoncés depuis quelques années. «L'intention était bien d’assouplir les conditions d'utilisation notamment de la bande de covoiturage entre Arlon et Sterpenich dans l'espoir de booster son utilisation. Une des pistes évoquées était d'ouvrir la bande de covoiturage aux véhicules accueillant deux personnes au lieu de trois ainsi qu'aux motards», a rappelé ce lundi le ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry (Ecolo).
«Du côté wallon, un ensemble d’actions ont été prises par l’administration pour mettre en œuvre cette mesure très rapidement. Je lui donnerai très prochainement instruction pour que l’élargissement de l’utilisation de la bande de covoiturage soit très rapidement implémenté entre Arlon et Sterpenich», a ajouté l'intéressé, tout en précisant qu'il veillerait à assurer au préalable que toutes les conditions juridiques et sécuritaires sont réunies pour ce faire.
Concernant le Luxembourg, Philippe Henry a également ajouté que la discussion sera poursuivie avec son homologue luxembourgeois François Bausch (déi Gréng) afin de tenter d’harmoniser les conditions d’utilisation de cette bande de covoiturage. D'ici là, le ministre belge continue d'encourager le covoiturage, comme il est notamment possible d'en faire au Luxembourg grâce à plusieurs parking-relais (P+R).
Dans une interview accordée au quotidien belge L'Avenir il y a quelques jours, Benoît Piedboeuf, bourgmestre de Tintigny et député fédéral belge, annonçait un projet d'une ligne de bus directe, avec arrêts dans les communes, qui utiliserait la bande de covoiturage vers le Luxembourg. «Il faut soutenir cette idée», se réjouissait-il.
Toutefois, renseignements pris au ministère de la Mobilité belge, il semblerait que ce projet ne dépasse pas le stade d'embryon. «La largeur de la bande de covoiturage sur le tronçon entre Arlon et Sterpenich ne permet pas son utilisation par les bus et les cars», note-t-on.
Augmentation du nombre de bus
Cela dit, on nous informe que le TEC, l'opérateur de transport de Wallonie, prévoit d'augmenter le nombre de bus sur le trajet Arlon-Luxembourg. «Mais pas par l'autoroute. L'objectif est de desservir également des pôles d’emploi comme Capellen, Windhof ou encore Bertrange. Le train est déjà extrêmement concurrentiel, avec un temps de parcours imbattable, et pas moins de 4 trains par heure et par sens en heure de pointe.» Rappelons également qu'un chantier sur le réseau ferroviaire devra permettre de relier Bruxelles à Luxembourg en 2h, mais pas avant... 2030 !
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