Des cas de réinfection covid au Luxembourg aussi
Des cas de réinfection covid au Luxembourg aussi
(pj avec Paula SANTOS FERREIRA) Ces derniers jours, des cas de réinfection par le covid-19 ont été signalés dans plusieurs pays d'Europe et d'Asie, ce qui suscite de nouvelles inquiétudes quant à la lutte contre la pandémie. Et «oui, il y a eu aussi des réinfections au Luxembourg», confirme Paul Wilmes, chercheur à l'Université du Luxembourg. Mais le porte-parole de la Task Force Covid-19, mise en place depuis le début de la crise, ne saurait en détailler le nombre.
Combien d'hommes et de femmes que l'on croyait débarrassés du coronavirus ont-ils vu l'épidémie les frapper? Seul le ministère de la Santé le sait, et questionné à ce sujet, n'a pas souhaité répondre à notre demande. Mais au Grand-Duché, comme dans d'autres parties du globe, force est de constater que le virus peut frapper deux fois, au moins.
En début de semaine déjà, un citoyen de Hong Kong revenant d'Espagne a été testé positif au SARS-2 alors même qu'il avait déjà été infecté auparavant. Cet homme, considéré officiellement comme la «première réinfection avérée», est âgé de 33 ans et fait actuellement l'objet d'une étude scientifique publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases. Dans les heures qui suivaient, Belgique, Pays-Bas et Allemagne signalaient à leur tour des cas de patients réinfectés. Même l'Organisation mondiale de la Santé s'est fendue d'une mise en garde.
«Il y a déjà plus de 24 millions de cas positifs au covid-19 signalés jusqu'à présent», a déclaré Maria Van Kerkhove de l'OMS, le 24 août dernier. Maintenant, «l'Organisation doit examiner la possibilité d'une réinfection au niveau de la population. Le problème est que l'on sait peu de choses sur l'immunité au nouveau coronavirus dont bénéficient les personnes qui ont déjà été infectées, et qu'il n'y a toujours pas assez de temps ou d'études scientifiques pour parvenir à des conclusions spécifiques.»
Une immunité trop faible
Dans les temps à venir, les chercheurs vont donc devoir aussi se pencher sur une nouvelle interrogation : les personnes infectées (7.838 dépistées au Luxembourg) et sorties de soins (7.114 ''guérisons") acquièrent-elles suffisamment d'anticorps et une immunité assez puissante pour ne pas être infectées à nouveau? De l'avis de Paul Wilmes, il est trop tôt pour le dire. «D'autres éléments suggèrent que l'immunité est intégrée. Une certaine immunité semble aussi être présente chez les personnes non infectées grâce à la réactivité croisée des antigènes du CoV-2 du SRAS avec ceux d'autres coronavirus», explique le scientifique luxembourgeois.
La préoccupation qui vient également à l'esprit consiste à savoir si ces sujets réinfectés s'avèrent aussi contagieux qu'au premier épisode viral. Pour Paul Wilmes, cela ne fait guère de doutes. «S'ils ont une infection, ils vont libérer le virus et ils peuvent donc infecter à nouveau d'autres personnes.»
L'arrivée espérée d'un vaccin anti-covid-19 mettra-t-elle fin à ce cycle de réinfection? Là encore, l'expert ne peut avouer que son ignorance actuelle sur cette problématique. «Si l'immunité conférée par le vaccin est plus robuste qu'après une infection initiale par le SRAS-CoV-2, alors cela aurait du sens de vacciner compris les anciens malades du covid, mais cela reste encore flou.»
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