Des cabines pour les conducteurs à partir de 2023
Des cabines pour les conducteurs à partir de 2023
Le projet de cabines pour la sécurité des chauffeurs de bus étudié depuis l'automne dernier doit bientôt voir le jour. Une telle installation devrait être mise en place à partir de l'année prochaine dans les nouveaux bus du réseau RGTR selon le ministre de la Mobilité François Bausch (Déi Gréng): «Ces cabines sont prévues dans le budget pour l'année 2023 qui sera déposé à la Chambre cet automne et quand le Parlement l'aura voté en décembre, on pourra commencer à installer les premières cabines de bus en janvier.»
Les bus actuels RGTR bénéficieront par la suite d'un tel équipement. Concernant l'installation de ces habitacles, la question était de savoir s'il fallait complètement isoler les chauffeurs des passagers comme c'est le cas dans le tram. Finalement, le ministère a opté pour des cabines qui permettent de maintenir l'échange entre conducteur et passager à travers une fenêtre de la cabine en verre. Pour François Bausch, il s'agit avant tout de garantir la sécurité des agents et des passagers. Le ministre rappelle que les chauffeurs peuvent également en permanence communiquer par radio avec leur centrale de contrôle.
François Bausch écarte l'option des agents de sécurité
À ce stade, le ministre de la Mobilité n'a pas encore précisé à combien s'élèverait exactement le financement des cabines qui sera pris en charge par l'État. Au mois d'avril dernier, dans une réponse parlementaire adressée au député Fernand Kartheiser (ADR), François Bausch avait estimé qu'une telle installation pourrait coûter «selon les modèles et le niveau de sécurité entre 1.000 et 17.000 euros par cabine pour un nouveau bus, voire plus en cas de rééquipement». Contacté, le ministère de la Mobilité précise qu'«à ce jour 1.449 bus sont admis à l'exploitation du RGTR».
Dans cette réponse parlementaire, François Bausch s'est dit aussi opposé à la mise en place d'agents de sécurité comme le réclame le LCGB notamment près des gares d'Esch-sur-Alzette, Luxembourg et Ettelbruck. Le syndicat souhaitait la mise en place d'un tel dispositif et plaidait pour «un système hybride» qui ne se base pas uniquement sur les caméras et les boutons d'urgence.
Le ministre juge de son côté que faire appel à des agents de sécurité ne serait pas réalisable en raison de la taille du réseau de bus et rappelle que le réseau RGTR compte plus de 3.000 chauffeurs. Pour cette raison, le vice-Premier ministre écologiste dit privilégier les cabines ou les caméras de vidéosurveillance.
Pas encore de caméras dans les bus RGTR
Depuis mi-juillet, les nouveaux bus RGTR doivent d'ailleurs être équipés de caméras de surveillance selon le dernier cahier des charges. Pour rappel, les opérateurs du réseau doivent respecter un cahier des charges soumis par l'État.
Sollicité, le ministère de la Mobilité indique qu'actuellement «les bus RGTR ne sont pas encore équipés de caméras». «Il reste encore à résoudre des spécifications techniques, la question budgétaire, ainsi que les questions relatives au traitement de données liées à la vidéosurveillance dans les moyens de transports publics.»
Si sur les derniers mois plusieurs agressions de conducteurs ont fait écho dans l'actualité, François Bausch estime qu'«il y a toujours eu des phases avec plus ou moins d'agressions, mais qu'en moyenne la situation ne s'est pas aggravée». «Il y a eu toutefois des cas graves comme celui d'un chauffeur violemment agressé et les cas d'agressions sont une catastrophe dans notre société. C'est triste que cela arrive», déplore néanmoins le ministre. Fin mars, un chauffeur de bus avait été frappé et mordu, puis en raison de ses graves blessures a dû être transporté à l'hôpital.
Au-delà de la sécurité, une autre question préoccupe depuis plusieurs années les chauffeurs de bus: le manque de toilettes. François Bausch estime que dans ce domaine, il y a eu du progrès ces cinq dernières années, même s'il reste encore des manquements sur certaines lignes. «Le but est d'avoir des toilettes pour les chauffeurs. Même si cela ressort de la compétence des communes, l'État participe à 50% au financement», fait savoir le ministre écologiste.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
