Des buralistes français masqués déboulent à l'Aire de Berchem
Des buralistes français masqués déboulent à l'Aire de Berchem
(AFP) - Une centaine de buralistes français du Grand Est ont brièvement occupé mardi par surprise un débit de tabac à l'Aire de Berchem. Ils réclament une harmonisation du tarif des cigarettes dans l'Union européenne.
Munis de masques blancs et de sifflets, et agitant des drapeaux «Fiers d'être buralistes», les manifestants ont bloqué l'activité de la boutique de la station essence frontalière de Berchem pendant une grosse demi-heure, sans incident. Ils sont ensuite repartis vers la France à bord de trois bus affrétés pour l'occasion.
Dimanche déjà une dizaine de buralistes alsaciens avaient bloqué une quarantaine de minutes une station-service à Vieux-Brisach, dans le sud-ouest de l'Allemagne, affichant les mêmes revendications.
«Aujourd'hui la distorsion de concurrence est trop importante» avec les pays voisins en matière de prix des cigarettes, a estimé mardi Alain Sauvage, président de la fédération des buralistes de l'Est.
7euros en France contre 5 seulement au Luxembourg
A titre d'exemple, le paquet de 20 cigarettes Marlboro, le plus vendu en France, coûte actuellement 7 euros, contre 5 euros au Luxembourg.
«Il est question en France d'une nouvelle augmentation du prix des cigarettes en janvier, de 30 centimes. Et avec les paquets neutres qui doivent arriver en 2016, c'est la double peine», a encore déclaré M. Sauvage.
L'an dernier 720 buralistes ont mis la clé sous la porte en France, et ils devraient être 1.000 cette année, sur un total de quelque 26.000 commerces, a-t-il rappelé.
«A cause de la baisse de mon chiffre d'affaires j'ai dû licencier mon employée en début d'année», a déclaré à l'AFP Gilbert Boulhaut, buraliste à Epernay (Marne), présent à la manifestation de mardi. «Maintenant mes clients n'achètent plus qu'un paquet de temps en temps, pour dépanner, en attendant leur arrivage de cartouches du Luxembourg», a-t-il confié.
«J'essaie de vendre mon commerce car je veux partir en retraite, mais j'ai du mal à trouver un repreneur. Il y a trop d'incertitudes sur l'avenir de notre métier», a-t-il ajouté.
