Des avions cloués au sol mais bichonnés
Des avions cloués au sol mais bichonnés
A compter du 29 mai, c'est reparti. Mais crise du covid-19 oblige, Luxair a cessé d'opérer ses vols commerciaux depuis le 23 mars. Les 19 appareils composant sa flotte se retrouvent donc «confinés» sur le tarmac du Findel depuis cette date, synonyme d'immobilisation quasi totale. Seules exceptions à cette règle, «le rapatriement de citoyens européens depuis le Cap-Vert à la demande du gouvernement par un Boeing 737 qui a été opéré le 5 mai» et le vol d'un appareil «pendant un jour férié», assure Joe Schroeder, porte-parole de la compagnie. Une opération justifiée par le besoin pour les pilotes de réaliser «un certain nombre de décollages/atterrissages afin de reconduire la validité de leur licence».
Pareil immobilisme tranche avec l'activité d'un secteur fourmillant, puisqu'en 2019, Luxair avait transporté pas moins de 2,1 millions de personnes, tandis que le Findel avait vu transiter plus de 4,4 millions de passagers. Une situation totalement inédite par son ampleur, selon la compagnie, qui rappelle que l'éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull, au printemps 2010, avait paralysé en partie l'espace aérien européen pendant quelques jours seulement. Ici, la paralysie aura duré deux mois.
Or, «un avion est fait pour voler et non pas pour rester au sol», indique Joe Schroeder. Raison pour laquelle les huit Boeing 737 et les onze Bombardier Q400 de la compagnie luxembourgeoise sont bichonnés par le personnel de maintenance. Les appareils font l'objet de «soins tout particuliers» qui répondent à «des exigences très strictes imposées par le constructeur» dans ce cas de figure, précise la compagnie.
Avec des ouvertures calfeutrées pour empêcher l'installation d'insectes ou la l'arrivée de corps étrangers et des hublots recouverts d'un film spécial pour éviter toute surexposition lumineuse de la cabine, les appareils font aussi l'objet de manipulations au sol. Notamment des parties mobiles de l'appareil, comme les volets ou le train d'atterrissage. Mais aussi via la mise en marche des moteurs, comme pour une voiture.
«Le but est de pouvoir le remettre en service très rapidement le moment venu», explique Joe Schroeder. Ils seront fin prêts pour accueillir les passagers à la reprise des activités prévue pour le long week-end de la Pentecôte. Six destinations seront alors au menu: Hambourg, via Sarrebruck, Munich, Stockholm, Porto, Lisbonne et Faro.
Ces vols commerciaux seront les premiers à être opérés dans le strict respect des nouvelles règles sanitaires imposées par les autorités. «Le personnel de bord a eu le temps de recevoir une formation complète "covid-19"», relate le porte-parole de la compagnie qui ne s'attend pas à une grosse affluence sur ces vols de reprise. «Il n'existe aucune restriction au nombre de passagers embarqués, car nous partons tout simplement du principe que les avions ne seront pas beaucoup remplis», prévoit la compagnie dont le nouveau directeur, Gilles Feith prendra les commandes le 1er juin.
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