Des artistes transforment une grange médiévale en ruche créative
Des artistes transforment une grange médiévale en ruche créative
Au milieu de la verdure et avec une vue sur les deux imposantes tours du pont, une scène artistique vivante s'est développée dans les annexes du château de Bourglinster. Il y a un an, le collectif d'artistes K+A a repris l'ancien bâtiment de service et veille à mieux faire connaître ce joyau caché en organisant régulièrement des expositions. «Cet engagement est né dans le cadre du programme «Neistart Lëtzebuerg»», explique Georges Rischette.
Passionné d'art et de culture, il est président de l'association DanceXperience, le porteur du projet à Bourglinster. Afin de soutenir les artistes touchés par la crise pendant et après la pandémie, l'association s'est vu confier la gestion du site de création par le ministère de la Culture pour trois ans. En outre, le ministère a mis 300.000 euros à disposition. «Avec une grande partie de cet argent, nous soutenons les artistes. Quatre d'entre eux reçoivent un salaire pour un poste à mi-temps. Cet argent leur permet de se concentrer pleinement sur leur travail artistique et leurs projets à venir», explique Georges Rischette.
Une atmosphère créative
En outre, le collectif d'artistes - formellement rattaché à DanceXperience - souhaite encourager l'échange et la collaboration entre les artistes. «Nous, les artistes employés par K+A, nous nous rencontrons régulièrement au bureau. Avec tous les autres qui ont leurs ateliers ici, nous organisons toutes les six semaines un brunch qui permet de nouer des contacts et de parler d'éventuelles collaborations», explique le danseur de hip-hop Diogo Dos Santos, qui s'entraîne ici, dans les annexes du château, dans un studio de danse face à un miroir.
Depuis 2013, une partie des pièces des «Annexes du château de Bourglinster» sert d'ateliers d'artistes. Jusqu'à il y a quelques années, elles abritaient en outre des bureaux du ministère de la Culture, que le ministère a toutefois évacués par la suite et mis à disposition du collectif d'artistes K+A avec l'ensemble du bâtiment. Aujourd'hui, les anciens bureaux abritent un atelier de photographie.
«Un environnement grandiose»
L'exposition actuelle «L'eau dans le paysage» traite également de la photographie d'art. La salle d'exposition, dont l'offre change fréquemment, doit attirer les visiteurs curieux sur la colline du château - peut-être aussi l'un ou l'autre randonneur du Mullerthal Trail, qui passe juste devant les annexes. Le photographe Jean Theisen, qui expose ici des photos de nature du Vorarlberg (Autriche) et du lac de Constance, est tout à fait enthousiaste à l'égard des annexes : «C'est un endroit magnifique avec un environnement grandiose. Pour moi, photographe sans nom connu, c'est une occasion formidable de présenter mes photos à un public plus large».
Bien que Bourglinster soit situé à l'écart des flux de circulation et que l'on ne puisse accéder à la colline du château que par une route étroite et sinueuse, 80 personnes étaient présentes à son vernissage.
Calme et isolement
Pour l'artiste de performance Anne Koch, originaire de New York, les Annexes sont le signe qu'au Luxembourg, la culture n'est pas seulement enracinée dans la capitale, mais aussi dans la campagne. «Il est important pour moi de montrer que la culture n'est pas liée aux murs - c'est-à-dire aux galeries ou aux musées - mais qu'elle a sa place dans l'espace public», explique-t-elle. La peintre Anne Lindner apprécie à Bourglinster le calme et l'isolement - et son bel atelier avec une fenêtre donnant sur le château. Devant la fenêtre se trouve un squelette humain, dont elle a besoin comme objet de visualisation pour ses peintures oniriques sur la naissance et la mort.
Pendant le confinement, elle a dû peindre chez elle, entourée de son mari et de son enfant. Elle a certes trouvé cette période stimulante, «mais j'ai tout de même été plus productive que jamais pendant la première année de crise sanitaire. J'ai en outre pu continuer à développer mon style», estime-t-elle avec le recul.
Nous essayons d'occuper les espaces de la manière la plus variée possible. Il serait dommage que les Annexes retombent ensuite dans leur sommeil
Georges Rischette, Président de l'association
Pour transmettre le plaisir de l'art et du spectacle, le collectif d'artistes K+A organise régulièrement des ateliers de théâtre pour jeunes et adultes et propose des cours de danse hip-hop. Outre les 800 mètres carrés d'ateliers et d'espaces d'exposition, les Annexes abritent en outre la «Pabeierscheier» et ses 40.000 livres. «Il y a donc dans ce bâtiment un large éventail de culture que l'on ne voit pas facilement lorsqu'on se tient devant», explique le coordinateur Georges Rischette.
On ne sait pas encore ce qui se passera après deux ans, lorsque la concession du ministère de la Culture arrivera à échéance. Georges Rischette a un avis bien tranché sur la question : «Nous essayons de diversifier au maximum l'occupation des Annexes et de les remplir de vie. Je trouverais dommage que le bâtiment retombe ensuite en sommeil».
Cet article a été publié pour la première fois sur www.wort.lu/de
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