Des annonces «insuffisantes» aux yeux de l'OGBL
Des annonces «insuffisantes» aux yeux de l'OGBL
Malgré «une série d'annonces positives» réalisées lors du grand oral du Premier ministre et détaillées lors du dépôt du projet de budget 2021, l'OGBL reste sur sa faim. Pour le principal syndicat du pays, les mesures destinées à permettre au Luxembourg d'affronter les conséquences de la pandémie de covid-19 «demeurent (...) insuffisantes au regard de la gravité de la situation économique et sociale».
Une liste de manquements supposés qui s'attardent avant tout sur l'aspect social des mesures proposées. Qu'il s'agisse des compensations proposées aux ménages les plus modestes suite à l'introduction d'une nouvelle taxe carbone, de la revalorisation de 10% de l'allocation de vie chère ou bien encore de l'introduction d'un «autre régime fiscal avantageux» à destination des «très hauts salaires».
Concrètement, l'OGBL dénonce le choix de retenir le plafond maximal de 96 euros pour compenser la hausse du prix des carburants d'«environ cinq centimes» par litre. Une somme présentée comme «bien trop faible» d'autant plus que le syndicat relève qu'«à partir d'un revenu annuel imposable de 80.000 euros, les personnes concernées ne peuvent déjà plus bénéficier d'aucune compensation».
Autre sujet d'insatisfaction liée à cette taxe vouée à atteindre la réduction des émissions de CO2 de 50à 55% d'ici 2030, la situation des locataires «qui n'ont aucune influence sur le type d'énergie utilisé dans leur logement». Raison pour laquelle l'OGBL demande au gouvernement «soit d'exclure le mazout et le gaz naturel de la taxe carbone, soit d'introduire un dispositif de remboursement» pour ces ménages. Selon les chiffres du dernier recensement, datés de 2011, 28,3% des ménages se trouvaient dans cette situation, selon le Statec.
Si la revalorisation de l'allocation de vie chère est saluée, le syndicat juge «inadmissible» que l'exécutif présente cette mesure comme une mesure compensatoire du nouvel impôt puisque cette aide «n'a plus été adaptée depuis 2009». Ce qui pousse l'organisation aux quelque 70.000 membres à juger cette annonce «comme un ajustement modeste et toujours insuffisant qui aurait dû être réalisé depuis longtemps».
Dénonçant également que les revalorisations à venir des primes en matière de mobilité électrique et d'efficacité énergétique ne soient pas soumises à un principe de progressivité - et donc «ne profiteront qu'aux ménages les plus aisés» -, l'OGBL voit d'un très mauvais œil la mise en place des «primes participatives», système destiné à permettre aux salariés de bénéficier d'une partie des bénéfices de leur entreprise. Une idée à laquelle le syndicat s'oppose car «venant créer de nouvelles injustices fiscales» et étant «très similaire au régime injuste et tant décrié des stock-options».
Même scepticisme quant aux mesures liées à l'immobilier, notamment l'absence d'annonce en ce qui concerne la mise sur le marché de nouveaux logements sociaux, de mesures contraignantes envers les communes pour la construction ou bien encore l'introduction d'une taxe nationale sur la rétention de terrains. «Une série de silences de la part du Premier ministre» qui concerne également «les nécessaires réformes en matière de droit du travail» ou «la revalorisation et la réindexation des prestations familiales».
Du côté des satisfecit, l'OGBL met en avant «la volonté affichée du gouvernement de ne pas soumettre le pays à une nouvelle politique d'austérité», sa volonté de mettre en avant «l'importance d'un Etat-providence fort» ou bien encore son intention de maintenir «un haut niveau d'investissements de l'Etat», sans oublier «la possibilité de continuer à faire des emprunts publics».
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