Des aides pour les exploitations agricoles
Des aides pour les exploitations agricoles
(m. m. avec Florian JAVEL) - Depuis une semaine, les discussions sur la sécurité alimentaire se sont intensifiées au Luxembourg et en Europe. Après une réunion du Conseil européen à Bruxelles et des entretiens avec les représentants des secteurs du blé et du porc, Claude Haagen (LSAP) a présenté à la Commission de l'agriculture, de la viticulture et du développement rural les nouvelles mesures convenues pour garantir la sécurité alimentaire dans le pays.
Accord sur la suspension de la mise en jachère
La semaine dernière, le Parlement avait déjà fait savoir que les craintes de pénurie alimentaire n'étaient pas fondées et que l'Europe ne devrait pas être confrontée à une situation d'urgence. Le débat portait plutôt sur les mesures qui seraient prises pour aider l'agriculture nationale et sur les conséquences de ces décisions sur le gel des terres décidé dans le cadre de la stratégie «Farm to Fork».
Plusieurs voix se sont élevées au cours de la semaine pour plaider en faveur de la suspension de la mise en jachère obligatoire de quatre pour cent. Martine Hansen (CSV) a affirmé la semaine dernière à la Chambre qu'il s'agissait d'une mesure nécessaire.
La Centrale paysanne luxembourgeoise s'est jointe aux déclarations de la députée. La baisse de la production agricole attendue par la stratégie «Farm to Fork» n'est plus justifiable. Compte tenu de la situation politique mondiale actuelle, les restrictions prévues en matière de fertilisation et de protection phytosanitaire devraient en outre être reconsidérées.
Après la réunion du Conseil de l'UE de lundi, il a été annoncé que les terres mises en jachère dans le cadre du verdissement seraient libérées pour la production de fourrage et de denrées alimentaires pendant un an.
220 ha libérés
Au Luxembourg, 220 ha seront ainsi libérés. Les grandes cultures pourront donc être cultivées, avec l'utilisation d'engrais et de produits phytosanitaires. En outre, une aide financière de 1,5 million d'euros sera versée aux exploitations dans le cadre de la PAC (Politique agricole commune). Les conditions d'obtention de cette prime financière n'ont pas été communiquées à ce jour.
Après la réunion du Conseil, Claude Haagen a mis en garde contre les spéculations du marché qui pourraient conduire à une baisse des réserves nationales. Dans une interview accordée au Télécran, le ministre a rappelé que les prix des engrais, de l'énergie ou des aliments pour animaux étaient déjà élevés avant la guerre en Ukraine et que, par conséquent, moins d'engrais et d'aliments pour animaux avaient été commandés. Les réserves sont donc faibles et les entrepôts en partie vides.
Des aides financières pour le secteur porcin
On verra au cours des prochaines semaines si l'agriculture nationale peut maintenant respirer. Des discussions avec les représentants des secteurs du blé et du porc ont abouti à de nouvelles aides financières pour les agriculteurs. Un montant de 40.000 euros pour les exploitations du secteur porcin a été décidée pour six mois. L'octroi de cette aide est néanmoins lié à la baisse des ventes durant la période précédant la pandémie.
Interrogée à ce sujet, Martine Hansen s'est exprimée sur les mesures présentées à la Commission et a souligné l'incertitude à laquelle les agriculteurs continueront d'être confrontés dans les prochains mois : «Hormis le secteur porcin, les autres ne savent pas ce qui les attend, combien d'engrais il faudra acheter et combien ils pourront produire avec la hausse des prix de l'énergie. Les primes énergétiques permettraient justement aux exploitations d'avoir plus de sécurité».
L'attribution des primes énergétiques et les exploitations qui pourront en profiter devront encore être définies, mais c'est l'affaire du ministère de l'Économie. Une nouvelle réunion du Conseil de l'UE le 7 avril et une réunion de la Commission le 21 avril devraient apporter des précisions à ce sujet.
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