Déjà six mois d'analyses pour l'étude Predi-Covid
Déjà six mois d'analyses pour l'étude Predi-Covid
Le covid tue (273 victimes au Luxembourg). Implique parfois des hospitalisations plus ou moins longues (254 malades pris en charge actuellement). Mais, surtout, beaucoup de patients détectés positifs finissent par en guérir (22.000 guérisons à ce jour). Et depuis le printemps, le LIH cherche à identifier les facteurs de risque et les biomarqueurs associés à la sévérité ou non des infections covid. L'idée étant pour les chercheurs rassemblés autour du Dr Guy Fagherazzi de «comprendre les conséquences à long terme de la maladie sur la santé de la population».
En six mois, l'étude 100% luxembourgeoise a déjà réussi à rallier à elle 604 patients volontaires. Des résidents asymptomatiques ou plus sévèrement atteints; des hommes et des femmes acceptant d'être suivis sitôt l'infection constatée mais aussi à plus long terme; des sujets qui acceptent aussi bien de se voir prélever échantillons de sang, cheveux, selles, crachats ou être testés via écouvillon comme dans le cadre des dépistages PCR.
Pour mener à bien sa recherche, le Luxembourg Institute of Health a même pris l'option (originale) d'analyser les voix des malades. Cherchant à percer dans la façon de communiquer là aussi quelques éléments permettant d'établir de possibles scénarios d'une évolution de l'infection, et donc du parcours de soins à pronostiquer. C'est ainsi que Predi-Covid dispose déjà de 3.290 enregistrements vocaux et que les scientifiques analysent, comparant chaque inflexion de voix, chaque respiration par rapport à la charge virale covid mesurée.
En un semestre, les chercheurs du LIH ont aussi déterminé quels étaient les premiers symptômes constatés par les ''cobayes". Majoritairement, ils se sont d'abord plaint de fièvre (26%), de toux (23%), d'écoulement nasal inhabituel (12%) et de maux de gorge (10,5%). Mais au-delà, en questionnant chacun, l'enquête a voulu savoir quels étaient les facteurs à risque qui apparaissaient préalablement à l'infection.
C'est ainsi que 18,1% des personnes suivies s'avèrent être fumeurs (ou a contrario que 81,9% des infectés ne consomment pas de tabac). Des données qui, compilées, permettront de noter les comportements qui pouvaient faciliter une possible infection, aider à son développement ou, a contrario, favoriser une défense immunitaire.
Prolongation jusqu'en juin 2021?
Au final, l'équipe à l'initiative de cette recherche pourra lister les caractéristiques cliniques, épidémiologiques et sociodémographiques, ainsi que des biomarqueurs spécifiques du virus SARS-CoV-2 et du patient «qui peuvent aider à prédire l'évolution de la maladie chez un individu donné».
L'étude qui devait s'achever fin décembre pourrait bien être prolongée jusqu'en juin 2021. Car si l'évolution de la santé et les symptômes des patients «recrutés» sont suivis quotidiennement pendant 14 jours à compter de la confirmation du diagnostic, l'étude Predi-Covid entend mener à bien des évaluations supplémentaires. Celles-ci auraient lieu chaque mois pendant un an, dans le but d’évaluer les conséquences potentielles à long terme de l'infection au coronavirus.
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