Découvrez les entrailles de la place Guillaume II
Découvrez les entrailles de la place Guillaume II
«Ça paraît simple comme ça mais c'est très compliqué à réaliser. Fait est qu'à ce stade le chantier est vraiment spectaculaire!» C'est visible, le vaste chantier qui se déroule depuis janvier 2016 sous la place centrale de la capitale, impressionne Lydie Polfer (DP), bourgmestre de la capitale. Elle a tenu à dévoiler la prouesse technique en glissant qu'«au vu de ce qui a déjà été réalisé, le reste sera simple».
La visite a lieu à ce qui correspondra à l'horizon «fin 2021» au niveau quasi -2 de la future extension du parking Knuedler. Avant de réaliser ce qui ressemble encore pour l'heure plus à une grotte qu'à un parking, il a fallu créer une immense «voûte-parapluie» à 4 mètres sous les pavés de la place.
Pour ce faire «nous avons commencé par enfoncer cinquante piles à intervalles réguliers à une vingtaine de mètres de profondeur. Ensuite nous avons placé dessus une vingtaine de doubles poutres et pour supporter toute la charge de la place, glissé cent tubes pour créer la dalle qui est au-dessus de nos têtes», résume Claude Peschon, ingénieur et chef du Service ouvrages d'art de la Ville de Luxembourg qui supervise les travaux.
En réalité «c'est un double tube. Il y a un tube intérieur en acier et un tube à l'extérieur pour le protéger de la corrosion», rajoute Ettore Scian du bureau d'ingénieurs Inca qui a procédé aux calculs de stabilité.
La structure du futur parking est en place. D'ici le «printemps 2020», le robot muni d'un marteau-piqueur, ensuite de plus grosses machines, vont devoir casser, puis excaver le grès, une roche tendre, jusqu'à vingt mètres sous terre.
En septembre 2020 démarreront les travaux à la surface puisque la Place Guillaume II doit être entièrement remodelée. Des travaux qui ont pris du retard et devraient s'achever en mai 2023.
En plus des escaliers existants et du nouvel ascenseur qui transportent depuis fin août les visiteurs du parking jusque sur la place (dans le coin nord-ouest), le parking sera accessible à l'avenir via une nouvelle cage d'escalier. Elle est en cours de construction devant le Bazaar.
A terme, lorsque les deux parkings ne formeront plus qu'un seul, les voitures emprunteront la même rampe d'accès qu'aujourd'hui jusqu'au niveau -3 pour l'ancien parking et jusqu'au -5 pour la nouvelle extension.
Parkings, mobilité douce et qualité de vie
Le parking «Knuedler» ne comptera alors plus 483 places de stationnement, comme c'est le cas aujourd'hui, mais 751 places au total. Soit 268 places supplémentaires en plein centre-ville. Après la jonction, les emplacements actuels seront élargis à au moins 2,50 m pour faciliter le stationnement à l'avenir dans le parking le plus fréquenté de la Ville.
Les parkings du Knuedler et de la Place du Théâtre sont d'ailleurs «les deux seuls parkings affichant régulièrement complets» comme révélé par nos confrères du Lëtzebuerger Land fin août en se référant aux chiffres des taux d'occupation des parkings livrés par Patrick Goldschmift, échevin à la Mobilité (DP). Des taux faibles, en pleine journée, dans le parking Monterey, proche du centre-ville (62%) ou dans les parkings du Fort Wedell (51%) et Nobilis (65%) du côté de la gare.
Avec l'ouverture, il y a un an, du parking Royal-Hamilius et de ses 628 places, la Ville envoie aux consommateurs, avec l'extension du Knuedler, le signal de prendre la voiture pour venir dans l'hyper-centre. Alors que parallèlement elle tente d'y favoriser la mobilité douce.
Mais l'augmentation du nombre de places en souterrain en centre-ville correspond à l'aspiration de déi gréng Stad Lëtzebuerg. A la condition sine qua non que ces mêmes places soient gommées dans l'espace public urbain. Pas plus tard que samedi la section des Verts en ville à mené une action coup de poing devant la Badanstalt pour que «les rues et places où sont garées tant de voitures aujourd'hui soient rendues aux personnes qui vivent et travaillent en ville». Car «moins de places de stationnement et moins de trafic augmentent la qualité de vie et la santé des habitants».
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