De plus en plus de résidents «sous-compétents»
De plus en plus de résidents «sous-compétents»
(ER) - Laetitia Hauret et David Marguerit, deux chercheurs du Liser, se sont penchés sur l'inadéquation des compétences sur le marché du travail au Luxembourg. «En 2015, près d'un travailleur résident sur deux déclare ne pas avoir les compétences en adéquation avec leur poste de travail», évoque le communiqué du Liser.
En l'espace de dix ans, la part des travailleurs ayant des compétences en inadéquation avec leur poste a diminué de 6,5 points de pourcentage mais pour les chercheurs, «la part des travailleurs sous-compétents et la part des travailleurs sur-compétents n'ont pas connu la même évolution».
En effet, alors que la part des travailleurs sous-compétents a augmenté (+ 7 pp), celle des travailleurs sur-compétents a diminué (-13,5 pp). «Cette hausse des travailleurs sous-compétents est préoccupante», estiment les chercheurs. Si par le passé, les salariés pouvaient faire face à une augmentation des compétences requises pour leur poste, cela semble être plus difficile aujourd'hui.
Au cours des dernières années, le marché du travail évolue vers des métiers qui se transforment rapidement et demandent aux travailleurs de faire preuve d'adaptation rapide. A la lecture de l'enquête du Liser, il existe différents leviers qui peuvent expliquer ce constat et sur lesquels il est possible d'agir.
Impact sur la productivité
Outre le contexte économique, les entreprises diminuent leurs exigences face à la pénurie de candidats, les politiques de ressources humaines jouent un rôle dans l'inadéquation des compétences. «Les entreprises qui n'allouent pas suffisamment de moyens au processus de recrutement ont un plus fort risque de recruter une personne qui ne correspond pas aux besoins de sa fonction», rappelle le Liser.
Troisième et dernier facteur: les aspects structurels. «Si les dépenses en matière d'éducation et de formation diminuent l'inadéquation des compétences, les politiques publiques, qui limitent la concurrence sur les marchés, l'augmentent», relève encore cette étude. En réduisant le niveau d'inadéquation, «certains pays pourraient ainsi augmenter leur productivité entre 2 et 10%», pointe encore le Liser.
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