De nouvelles aides en faveur de l'agriculture bio
De nouvelles aides en faveur de l'agriculture bio
(DH) - Si le Luxembourg fait office de pionnier en bannissant le glyphosate au 1er janvier 2021, il est à la traîne, au niveau européen, en termes de surfaces consacrées à l'agriculture biologique. Un problème lorsque l'on sait qu'il ambitionne de passer de 5% à 20% de sa surface exploitée, à l'horizon 2025, comme le prévoit d'ailleurs le «PAN-Bio 2025» de l'accord de coalition.
Pour réaliser cet ambitieux objectif, le gouvernement a décidé d'accroître ses efforts tant vers les producteurs que vers les consommateurs. Quatre axes de travail ont été définis, à commencer par la réalisation d'état des lieux de l'agriculture biologique à travers le pays.
Et pour se donner ensuite toutes les chances d'atteindre le cap des 20%, il s'agira «d'accroître la visibilité du secteur» auprès de la population, d'«inciter le monde agricole à produire bio», mais aussi de porter l'accent sur «le développement de la production et de la demande». Pour ce faire, les filières de production, de transformation, de distribution et de commercialisation devront être structurées.
Des subsides et des débouchés assurés
Selon le ministère de l'Agriculture - qui ne cite pas de chiffres -, ce plan d'action bénéficiera «de moyens financiers appropriés» avec une enveloppe budgétaire qui augmentera progressivement. De deux millions, elle passera à 11,4 millions d'euros pour l'année 2025. C'est ainsi que pour accroître l'attractivité de l'agriculture biologique, les primes seront augmentées «de manière appropriée» afin de mieux soutenir les exploitations durant la phase de conversion. Quant aux exploitations existantes, «le niveau des primes restera attractif».
Autre élément moteur de ce plan, les produits issus de l'agriculture bio luxembourgeoise sont assurés de trouver des débouchés dans la restauration collective. C'est ainsi que dans les établissements subventionnés par l'Etat, 50% des produits proviendront de l'agriculture luxembourgeoise dont près de la moitié de produits issus de l'agriculture bio et 60% de produits issus d'une production locale. Dans ce cadre, priorité sera accordée aux produits provenant d'exploitations en phase de conversion. Un premier bilan sera dressé après deux ans.
Par ailleurs, afin d'accroître la visibilité de l'agriculture biologique et d'assurer le suivi du plan d'action, Romain Schneider (LSAP), le ministre de l'Agriculture, a désigné un interlocuteur spécifique au sein de son ministère. «Par cette approche nous voulons donner un visage à l’agriculture biologique et instaurer un point de contact permanent.»
A ce jour, le Luxembourg compte 148 producteurs biologiques (environ 6,5% des exploitations agricoles du pays), dont 88 agriculteurs, 15 maraîchers, 15 viticulteurs, 11 fruiticulteurs et 19 apiculteurs, ainsi que 164 autres opérateurs tels que des bouchers, des boulangers ou des laiteries. Des distributeurs et des importateurs sont aussi concernés
Mais si l'offre de produits biologiques locaux s'est développée au cours des deux dernières décennies, la culture fruitière et maraîchère reste à la marge alors que nombre d'aliments de base font toujours défaut.
