De meilleures conditions de travail réclamées pour les détenus
De meilleures conditions de travail réclamées pour les détenus
Aller travailler tous les jours fait partie du quotidien de la plupart des gens. C'est aussi le cas pour les détenus de la prison de Schrassig. Toute personne condamnée définitivement à une peine de prison doit en principe exercer une activité professionnelle, à moins qu'une raison valable ne s'y oppose. Pour cela, environ 300 postes de travail sont disponibles à Schrassig - de la blanchisserie aux ateliers en passant par un atelier de serrurerie, un atelier de peinture ou de reliure jusqu'au travail en équipe dans le quartier de détention.
Ces postes ne suffisent pas en raison du fait que la prison accueillie bien plus de détenus, de l'ordre de 600. Le manque d'emplois est donc également un sujet de discussions à Schrassig. Mais même ceux qui peuvent travailler sont confrontés à la dure réalité. En effet, les détenus ne reçoivent qu'un faible salaire et ne disposent pas d'un statut de travail légal. Selon les responsables de l'association «eran, eraus ... an elo ?», qui offre une écoute et un soutien aux détenus, ces deux éléments seraient pourtant importants pour préparer au mieux les prisonniers à leur vie après la prison.
C'est pourquoi l'association demande des améliorations. A court terme, il s'agirait d'une adaptation des salaires, de congés payés, de versements à la caisse de retraite, ainsi que de la conclusion d'une assurance accident qui n'existe pas actuellement. À moyen terme, l'association espère un statut légal pour les détenus qui travaillent. «Le contrat de travail doit faire son entrée en prison», souligne Gregory Fonseca de «eran, eraus ... an elo ?». «Cela va de pair avec des droits et des obligations pour les deux parties. C'est déjà le cas en Scandinavie».
45 ans d'immobilisme
«Depuis les années 1970, les conditions de travail des détenus n'ont guère évolué», déplorent les responsables de l'association en présentant des documents selon lesquels une personne payée au plus bas des sept échelons gagne environ 390 euros par mois, et ce pour une charge de travail de 35 heures par semaine. «Avec ça, on est mal loti», déclare Nadia Meyers de «eran, eraus ... an elo ?».
Au niveau le plus élevé, il faut compter environ 790 euros pour un emploi dans une blanchisserie. Toutefois, cette catégorie de salaire serait plutôt l'exception que la règle. Les heures d'absence - que ce soit pour des raisons de santé, des rendez-vous avec des avocats ou des raisons privées - ne sont pas facturées. Et les détenus n'ont pas non plus droit à des congés payés. Des revenus d'environ 800 euros par mois apporteraient déjà de grandes améliorations pour de nombreux détenus. Car même s'ils n'ont pas à payer le gîte et le couvert, ils ont tout de même des dépenses.
De nombreux frais pour les détenus
Celles-ci dépassent largement les besoins personnels, comme le café, les cigarettes, les lames de rasoir ou un morceau de chocolat, qu'ils doivent prendre en charge. De nombreux détenus doivent indemniser une victime, payer des frais de justice ou d'avocat. Certaines personnes avaient déjà des dettes avant leur incarcération ou ont une famille qui a besoin d'un soutien financier. «Il s'agit de resocialisation», explique Christian Richartz, président de «eran, eraus ... an elo ?».
L'association aurait été informée que de nombreuses personnes avaient été libérées de prison et s'étaient retrouvées sans rien. Or, pour louer un logement ou s'approvisionner en produits de première nécessité, un capital de départ est nécessaire, surtout en cette période. La protection sociale, notamment les versements à la caisse de retraite, est également importante pour la période suivant la détention. C'est particulièrement vrai pour les personnes qui ont dû purger de longues peines et auxquelles il manque dix, voire quinze années de travail à l'âge de la retraite. «La prison doit faire comprendre que cela vaut la peine de travailler honnêtement», explique Nadia Meyers.
Les directives du Conseil de l'Europe vont également dans ce sens, puisqu'elles stipulent que le travail en prison doit permettre au détenu de maintenir ou d'améliorer sa capacité à subvenir à ses besoins après sa libération. En France et en Allemagne, des adaptations ont été récemment effectuées ou présentées. Si l'on en croit les responsables de «eran, eraus ... an elo ?», il devrait en être de même au Luxembourg dans les meilleurs délais.
Cet article a été publié pour la première fois sur www.wort.lu/de
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