De la crise sanitaire à l'urgence climatique
De la crise sanitaire à l'urgence climatique
(ota) - La lutte contre le covid-19 en appelle une autre. Selon Greenpeace Luxembourg, la situation actuelle montre à quel point l'Etat semble avoir les coudées franches en cas d'urgence. Dans un communiqué publié ce vendredi, l'ONG émet de sérieuses réserves quant à la volonté gouvernementale en matière de lutte contre le changement climatique.
Si le lobby écolo salue les «objectifs ambitieux» affichés dans le plan national intégré en matière d'énergie et de climat (PNEC), il doute que ceux-ci «puissent être mis en œuvre avec succès». La protection du climat ne serait toujours pas une priorité du gouvernement. Celui-ci envisage par exemple de réduire les émissions de gaz à effet de serre de -55% d'ici 2030. Pas assez selon Greenpeace qui, dans l'espoir d'atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050, appelle à une réduction de 65%.
Le diesel et l'essence dans le viseur
L'ONG estime que le PNEC n'est pas assez clair sur l'avenir du parc automobile. Elle demande ainsi que les voitures à moteur diesel et à essence ne soient plus immatriculées au Luxembourg et au niveau de l'UE à partir de 2025. A cet égard, l'adaptation du calcul de la vignette fiscale est considérée comme une mesure efficace et socialement juste pour freiner le transport individuel.
L'introduction envisagée d'une taxe CO2 basée sur le principe du pollueur/payeur est également saluée par Greenpeace. Pour autant, le prix proposé de 20 euros par tonne de CO2 lui semble bien trop bas, tout comme l'augmentation annuelle prévue de cinq euros par tonne au cours des deux prochaines années. L'ONG rappelle à ce titre que, selon l'Agence fédérale allemande de l'environnement, les coûts externes calculés pour émission d'une tonne de CO2 se situent entre 180 et 205 euros.
Pour Greenpeace, les exemples d'autres pays qui ont déjà introduit une tarification du CO2 montrent qu'elle doit être compréhensible et induire une possibilité d'adaptation. Ainsi, afin d'assurer la sécurité de la planification pour les ménages et les entreprises, «il est donc nécessaire d'établir des lignes directrices claires pour les augmentations successives de la tarification du CO2 jusqu'en 2030». L'ONG exige donc que cette taxation du CO2 soit intégrée dans la prochaine réforme fiscale.
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