Dans la combinaison des dépisteurs du covid-19
Dans la combinaison des dépisteurs du covid-19
(MF avec Jacques Ganser) – Faits à partir de prélèvements opérés dans la cavité nasale ou la gorge des personnes potentiellement en contact avec le virus, les tests pour y détecter le coronavirus sont tous menés au sein du Laboratoire national de santé (LNS) à Dudelange. Fin janvier, les premiers tests effectués au LNS devaient dans un second temps être confirmés par une deuxième preuve à Rotterdam. Mais après cinq tests positifs confirmés et dix tests négatifs confirmés, le site dudelangeois a finalement été validé comme un laboratoire de référence.
Que deviennent les échantillons médicaux livrés dans votre laboratoire ?
Dr Trung Nguyen Nguyen: «Lorsque les échantillons d'analyse scellés arrivent ici, ils sont d'abord enregistrés numériquement afin de pouvoir les attribuer aux patients. Les bâtonnets de test triplement emballés sont ensuite ouverts dans une salle de sécurité de niveau 3. Le virus est alors désactivé chimiquement afin de ne plus être infectieux. Toutes les autres étapes de l'examen n'ont donc lieu que sur le virus inactif.
Comment exactement identifiez-vous le virus ?
«Le virus inactivé, il est décortiqué et son matériel génétique, dans ce cas l'ARN (l'acide ribonucléique) est isolé. Comme le virus a été génétiquement lu par les scientifiques quelques semaines seulement après son apparition, il peut être identifié par cette empreinte digitale spéciale. Il existe plusieurs centaines de coronavirus détectables. Mais seul celui que nous recherchons possède cette empreinte génétique caractéristique qui le distingue de tous les autres.
Via un processus spécial appelé PCR (réaction en chaîne de la polymérase), des parties de cette empreinte digitale sont multipliées jusqu'à ce qu'il se forme suffisamment de substance pour la détecter. Par le passé, cette procédure développée en 1983, était réalisée en plusieurs très longues étapes. Aujourd'hui, des équipements de pointe, comme ceux dont nous disposons au LNS, permettent de gérer cela en temps réel. La courbe ascendante sur l'écran de l'appareil de mesure me montre alors la présence du virus.
Combien de tests êtes-vous en mesure de mener par jour ?
«Nous voulons atteindre une capacité maximale de 250 tests par jour, ce qui est suffisant en cas d'augmentation de l'épidémie. Nous aurons la meilleure capacité de dépistage pour 100.000 habitants. Mais si la moitié du pays tombe malade, notre capacité sera dépassée.
Que pensez-vous des tests dit rapides qui sont proposés maintenant ?
«Ces tests fonctionnent avec la détection d'anticorps mais cette méthode n'a pas encore été validée. Elle a été proposée à l'OMS et elle est actuellement à l'étude. Mais le corps ne produit des anticorps que dix jours après l'infection, lorsque la personne est déjà malade et a infecté d'autres personnes.
Notre méthode permet de détecter les virus deux ou trois jours après l'infection. Nous pouvons déjà détecter 100 copies de virus par millilitre de liquide, et une personne gravement malade compte plusieurs millions de virus par millilitre. Le test est donc très sensible».
