Cultiver sans pesticide mérite un coup de pouce
Cultiver sans pesticide mérite un coup de pouce
Développer la superficie vouée à l'agriculture biologique de 4,6% à 20% de la surface agricole luxembourgeoise, d'ici 2025: voilà un objectif du pays. Le ministre de l'Agriculture, Romain Schneider (LSAP) a déjà présenté quelques-unes des initiatives prises pour atteindre ce but. A commencer par une prime de 30 euros à l'hectare de terres arables versée aux agriculteurs conventionnels dépendant du glyphosate pour adopter une pratique bio. Pour le Mouvement Écologique (Meco), le geste est positif mais, presque discriminant.
En effet, MECO souligne que les agriculteurs biologiques déjà engagés, eux, ne bénéficient pas de pareille aide. Ils seraient donc «désavantagés» par rapport aux agriculteurs conventionnels alors que pour produire sans chimie leurs efforts sont plus grands.
Plus d'efforts à récompenser
Comme cette année, le ministère a décidé de produire un plan d'action de la promotion de l'agriculture, le Mouvement Écologique en profite pour avancer sa thèse. Pourquoi les agriculteurs bio ne se verraient pas octroyer une prime justement pour les récompenser de ne déjà plus employer de pesticides?
Après tout, souligne l'Asbl, «les agriculteurs biologiques font le plus d'efforts pour protéger l'environnement et les écosystèmes (sols sains, biodiversité élevée, eaux souterraines propres).»
De nouveaux moyens
Si dernièrement, Romain Schneider a dévoilé que le futur plan national aiderait au financement de projets de recherche sur le bio ou au développement d'un réseau de fermes de démonstration, le Mouvement Écologique attend plus du ministre. Outre cette redistribution élargie de primes, Meco s'interroge sur le soutien technique, prévu ou non, pour accompagner les agriculteurs dans l'abandon du glyphosate. Ces mêmes paysans seront-ils aussi soutenus «dans le processus de conversion» au bio?
Si le Mouvement note comme «positive» l'affirmation gouvernementale de voir se réduire l'utilisation des pesticides et croître les pratiques bio, il veut également que le futur plan soit bien plus volontariste. L'objectif 100% bio en 2050 n'étant pas tenable sans moyens nouveaux.
Selon les données du ministère de l'Agriculture, en 2018, le Grand-Duché comptait 132 exploitations bio. Près de 5.500 hectares de surface étant engagés pour ce type de productions agricoles.
