Coup d'arrêt pour l'hydroxychloroquine en France
Coup d'arrêt pour l'hydroxychloroquine en France
(AFP) - Le ministère de la Santé français avait demandé son avis au Haut conseil de la santé publique sur l'emploi de l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. La réponse, publiée ce mardi, n'est guère encourageante : hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique, l'emploi de médicament n'est pas recommandé. N'en déplaise à Donald Trump qui l'utilise depuis deux semaines, à titre préventif...
Mais l'information concerne également le Grand-Duché. En effet, dans le cadre du programme Discovery, l'hydroxychloroquine fait partie des traitements testés auprès de malades souffrant d'une infection en lien avec le covid-19 au CHL. A charge pour le Centre hospitalier de Luxembourg de suivre le protocole de distribution de ce médicament et d'en évaluer les performances, comme pour deux autres molécules antivirales.
De son côté, l'Agence du médicament (ANSM) a annoncé avoir «lancé» la procédure de suspension «par précaution» des essais cliniques évaluant l'hydroxychloroquine chez les patients atteints de Covid-19.
Ces avis suivent la parution d'une étude pointant l'inefficacité et les risques de ce médicament pour les malades du Covid-19. La parution de cette étude dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a déjà incité l'Organisation mondiale de la santé à suspendre lundi les essais cliniques qu'elle mène avec l'hydroxychloroquine dans plusieurs pays, par mesure de précaution.
En France, la suspension de la molécule dans les essais cliniques souhaitée par l'ANSM prendra effet après un délai de 24 heures de procédure contradictoire auprès des organisateurs de ces essais. Dérivé de la chloroquine (médicament contre le paludisme), l'hydroxychloroquine est prescrite pour lutter contre des maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde. Elle fait partie des nombreux traitements testés depuis le début de l'épidémie de nouveau coronavirus, mais son utilisation dans ce cas fait l'objet d'une vive polémique parmi les autorités médicales.
Le Pr Raoult réagit
L'un de ses principaux promoteurs est le professeur Didier Raoult, de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée-Infection à Marseille, qui l'utilise chez des patients atteints de formes mineures, en association avec un antibiotique de la famille des macrolides, l'azithromycine. Dans une vidéo mise en ligne lundi, le Pr Raoult a jugé que l'étude du Lancet était «foireuse» et rejeté ses conclusions.
