Corinne Cahen demande des explications à Orpea
Corinne Cahen demande des explications à Orpea
Malgré le scandale de maltraitance sur personnes âgées qui a éclaté au sein du groupe fin janvier, Orpea compte s'étendre. Et s'installer au Luxembourg. Le groupe compte en effet ouvrir une résidence pour personnes âgées à Merl. Et ce ne sont pas les rebondissements de ces derniers mois qui vont mettre un coup de frein à ce projet, qui étaient déjà dans les cartons bien avant que n'éclate l'affaire.
Le dossier en est actuellement au stade de la demande d'agrément. Dans le cadre de l'instruction réalisée à ce sujet, la ministre de la Famille et de l’Intégration a envoyé une lettre à ORPEA Luxembourg Exploitations SARL, afin de demander des informations supplémentaires concernant le projet de maison de retraite à Merl, informe le ministère dans un communiqué.
Ce courrier «a également été communiqué pour information aux membres de la commission de la Famille et de l’Intégration de la Chambre des députés». La ministre a aussi fait parvenir aux députés «un rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales françaises de mars 2022 sur la gestion des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du groupe ORPEA.»
Une capacité d'accueil de 123 lits
Corinne Cahen s’est engagée auprès des députés à les tenir informés dès qu'elle obtiendrait une réponse.
Comme l'avait expliqué la ministre en réponse à une question parlementaire en mars dernier, le centre intégré pour personnes âgées verra le jour le long de la rue Johnny Flick Merl et se dénommera «Résidence Recital». Il disposera de 110 logements (97 logements à 1 lit et 13 logements à 2 lits) avec une capacité d’accueil de 123 lits.
Le tableau des effectifs introduit par le gestionnaire dans la demande d’agrément fait état de 15,8 postes équivalents temps plein (ETP), dont 13,8 ETP en personnel d’encadrement et 2 ETP en autre personnel. Des extraits récents des casiers judiciaires du futur personnel ont été réclamés.
L'affaire rebondit au Luxembourg
Pour rappel, les pratiques du groupe privé français ont été dénoncées dans un livre, «Les Fossoyeurs», du journaliste Victor Castanet. Ce dernier y décrivait un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont «rationnés» pour améliorer la rentabilité de l'entreprise. Et ce, alors que les séjours sont facturés au prix fort. L'ouvrage évoquait également des personnes âgées abandonnées dans leurs excréments ou laissées sans le moindre soin.
Les révélations du journaliste ont plongé le groupe Orpea, l'un des principaux acteurs mondiaux de la prise en charge de la dépendance, dans la tourmente. Présent dans 23 pays, Orpea est un réseau de 1.156 établissements qui comptent au total quelque 116.000 lits.
Récemment, le scandale a rebondi au Luxembourg. Le groupe privé de maisons de retraite est menacé d'un «scandale financier» à cause d'une société luxembourgeoise qui investissait dans ses résidences et qui aurait procédé à des «opérations douteuses». Une enquête a été ouverte fin avril à Nantes sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières.
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