Contre le covid, «la première injection ne suffit pas»
Contre le covid, «la première injection ne suffit pas»
Quelques jours avant de recevoir sa deuxième dose vaccinale, Xavier Bettel (DP) a contracté le covid, et souffre ce lundi de fièvre et de maux de tête. Alors qu'il était parmi les premiers volontaires à se faire injecter le sérum d'AstraZeneca le 6 mai dernier, voilà le Premier ministre isolé pour une dizaine de jours, a indiqué dimanche le ministère d'Etat. Mais pas de quoi s'affoler, à en croire le docteur Gérard Schockmel, virologue au sein des Hôpitaux Robert Schuman, puisque cette première dose n'offre qu'une «protection partielle» contre le virus.
«La première dose ne suffit pas, sinon on pourrait totalement se passer de la deuxième», relève l'expert, mettant à part le vaccin produit par Johnson&Johnson, fonctionnant avec une dose unique. Dans les faits, la première injection des vaccins produits par Pfizer/BioNTech, AstraZeneca ou Moderna confronte l'organisme à une molécule présente à la surface du covid. L'objectif: faire en sorte que le corps la reconnaisse et qu'il «apprenne à se défendre» contre elle, explique le médecin. Les personnes vaccinées développent ainsi un certain taux d'anticorps, qu'une deuxième injection viendra renforcer dans un second temps.
A partir de là, les personnes partiellement vaccinées peuvent être dépistées comme positives au covid, le test PCR indiquant simplement qu'elles ont été exposées au virus. Il s'agit alors d'une infection asymptomatique, qui rend l'individu potentiellement contagieux, mais pas malade. Le chef du gouvernement, lui, paraît «bel et bien infecté», suppose le virologue.
«Mais cela ne signifie pas nécessairement que la vaccination du Premier ministre a échoué, au contraire», note le médecin. Si sa fièvre et ses maux de tête prouvent qu'il a été contaminé, il peut également s'agir «d'un effet bénéfique de la vaccination», d'autant que le Vaxzevria lui a été administré «il y a sept semaines». Ainsi, si certaines études estiment qu'une bonne vaccination rime avec zéro symptôme, le virologue des Hôpitaux Robert Schuman en prend plutôt le contre-pied. «Il est tout a fait probable que son corps ait déjà développé une bonne protection, même partielle, avec une seule dose», souligne l'expert.
La question est à présent de savoir si le chef de gouvernement devra toutefois se faire injecter une deuxième dose ou non. Les anciens malades du covid peuvent ainsi se contenter d'une seule injection, quatre semaines après leur guérison (pour les moins de 55 ans). Dans le cas de Xavier Bettel, le Dr Schockmel préfère ne pas trancher, faute de connaissances suffisantes du dossier. Mais il estime prudemment que la dose de Vaxzevria «devrait suffire» au vu du délai entre son injection et la date d'apparition des symptômes, et la condition de santé de Xavier Bettel.
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