Comment ont-ils vécu le «non» des Luxembourgeois?
Comment ont-ils vécu le «non» des Luxembourgeois?
PAR MAURICE FICK
C'est «dommage mais pas choquant», vraiment «sévère» ou «un petit peu décevant» seulement. Résidents étrangers au Luxembourg de longue date ou depuis peu, frontaliers français ou belges, ils nous racontent au lendemain du référendum, comment ils ont vécu le «non» très clair des Luxembourgeois pour le droit de vote des étrangers.
Installée au Luxembourg depuis plus de douze ans, Carla dit avoir «été étonnée du degré de sévérité» avec lequel les électeurs luxembourgeois ont voté «non», au référendum du dimanche 7 juin 2015, à la question cruciale portant sur l'octroi du droit de vote aux résidents étrangers. Rappelons que la réponse des électeurs a été, on ne peut plus claire, puisque 78,98% d'entre eux ont voté «non».
Une «forte majorité» qui a «étonné» Carla d'autant qu'elle a clairement constaté, par son propre vécu une «ouverture des Luxembourgeois par rapport aux étrangers résidents».
Guillaume, également installé au Luxembourg, l'a appris lundi matin. Il estime que ce «non» n'est «pas vraiment surprenant. Ce résultat était escompté pour ceux qui sont frontaliers et vivent ici. Mais je pense qu'il faut respecter la souveraineté des Luxembourgeois». Il comprend et contextualise le référendum mais avouera tout de même être personnellement «un petit peu déçu».
«Ce n'est pas si négatif que cela»
Frontalière française depuis plus de dix-sept ans, Catherine, venue de Moselle, «comprend l'opinion des Luxembourgeois». Et elle a la sienne: «Les résidents qui veulent participer au niveau politique peuvent apprendre la langue et se faire naturaliser», explique-t-elle.
Philippe, frontalier d'origine belge, «n'est pas surpris» et trouve que le vote exprimé lors du référendum «n'est pas si négatif que cela». Il pense davantage que les électeurs luxembourgeois «veulent se protéger un peu des mauvaises choses qui se passent dans les pays limitrophes ou étrangers où on a accordé le droit à certaines personnes de voter sans qu'elles maîtrisent nécessairement la politique locale du pays dans lequel elles résident».
Originaire de Moselle-Est, Benjamin n'est pas étonné de l'issue du vote. Il pense simplement que «c'est un peu dommage, dans l'idée européenne, de dire non aux résidents étrangers mais ce n'est pas choquant.»
