Clôture contre la peste porcine: «C'est un cas d'urgence»
Clôture contre la peste porcine: «C'est un cas d'urgence»
Une semaine après l'annonce gouvernementale de monter une clôture à la frontière entre la Belgique et le Luxembourg, sur une ligne allant de Steinfort à Pétange, les agents des Ponts et chaussées et des soldats de l'armée luxembourgeoise ont commencé ce mercredi en fin de matinée à planter les premiers poteaux du côté de Linger, près de Pétange.
Concrètement la clôture aura une hauteur de 1,40 mètre -contre 1,20 mètre côté belge où le grillage est déjà en place- et une longueur de 8 km. L'objectif de cette frontière physique est simple: «Il s'agit d'éviter d'avoir un cas de peste porcine africaine parmi les sangliers pour éviter éventuellement qu'il y ait propagation du virus parmi les porcs domestiques», résume Félix Wildschutz, directeur de l'Administration des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture.
L'enjeu est de taille puisque les près de 100 producteurs porcins élèvent actuellement 92.300 porcs dans leurs porcheries. La plupart des élevages sont de petite taille mais près d'une dizaine d'exploitations produisent de la viande de porc à grande échelle.
Il ne s'agit pas de mettre une clôture tout le long du tracé frontalier qui s'étire entre l'A4 et l'A6 mais «de l'ériger là où c'est possible, le long de la piste cyclable» qui jouxte en grande partie la frontière belgo-luxembourgeoise», explique la Dr Sandra Cellina de l'Administration de la nature et des forêts. «De toute façon les sangliers ne passent pas près des maisons en périmètre des communes de Clemency et Linger ou à proximité des zones industrielles ou commerciales. Ce n'est pas leur chemin habituel», assure cette spécialiste de la chasse.
Les 8 km de clôture seront déroulés en deux tronçons. L'un au nord de Clemency, entre Grass et Clemency où s'étire le Rommeboesch. L'autre au sud de Clemency, pour limiter les mouvements de sangliers du Jongeboesch. Le tracé a été établi par les Ponts et chaussées. Mais pour l'heure, aucun acteur ne se risque à dire combien de temps il faudra pour ériger la clôture.
Un dépeuplement complet de la zone est prévu
Sur le terrain, la clôture luxembourgeoise va permettre de prolonger la zone blanche instaurée côté belge. Entre les deux clôtures, de part et d'autre de la frontière, «on va créer une zone blanche dans laquelle il n'y aura normalement plus de passages de sangliers», explique André Loos.
Le premier conseiller de gouvernement au ministère de l'Agriculture rajoute: «Il faudra faire un dépeuplement de cette zone, le but étant qu'il n'y ait plus de sangliers».
Même si aucun cas de sanglier infecté par la peste porcine africaine n'a encore été détecté sur le sol luxembourgeois à ce jour, la menace n'est pas loin. Depuis le 10 janvier, cinq nouveaux sangliers ont été retrouvés morts dans la région d'Arlon. A la mi-février un sanglier retrouvé mort du côté de Differt, à 3 km à peine de la frontière, avait été testé «viropositif».
«Dès que la clôture est terminée, il faut commencer la destruction des sangliers dans la zone blanche. On est dans un cas d'urgence», pose Félix Wildschutz des services vétérinaires. Avant de souhaiter: «J'espère qu'on arrivera à mettre la clôture avant le premier cas», sous-entendu, de peste porcine.
La clôture sait-il bien, «est un moyen de lutte» mais elle n'est pas une assurance à 100%. Le risque existe qu'un sanglier malade «passe la clôture ou que le virus soit amené d'une autre façon dans le pays comme cela a été le cas en Belgique. Début février, les médias belges rapportaient que des chasseurs belges auraient importé illégalement des sangliers d'Europe de l'Est en Belgique.
