Claude Meisch attendu au tournant
Claude Meisch attendu au tournant
Deux mois après la fermeture de toutes les écoles et crèches du pays par le gouvernement et dix jours avant une reprise complète décriée par parents et syndicats, Claude Meisch (DP) donnera une nouvelle fois vendredi les détails de cette rentrée pas comme les autres. Objectif: assurer au mieux le retour des 39.200 élèves du fondamental, des quelque 10.000 bambins inscrits en crèche, sans oublier les enfants à besoins spécifiques des centres de compétences.
Véritable feuilleton à rebondissement depuis plus de six semaines, la rentrée des plus petits en pleine pandémie du covid-19 pose des questions essentielles et le temps commence à presser. Beaucoup de parents, d'enseignants et de responsables de structures attendent avec impatience d'en savoir plus pour s'organiser.
- Comment l'école protégera-t-elle enfants et encadrants ?
La crainte première de cette rentrée de l'ère covid-19 demeure évidemment sanitaire. Il y a dix jours, Claude Meisch avait présenté les modalités de reprise des cours avec pour grand principe de scinder chaque classe en deux groupes A et B, afin de créer les espaces nécessaires pour éviter la propagation du virus. La règle numéro un étant évidemment le port du fameux tour de cou, le respect des mesures barrières et... l'obligation de suivre les cours de 8 à 13 heures.
Après la deuxième étape du déconfinement qui s'est déroulée ce lundi et les nouvelles contaminations enregistrées jeudi, se pose toujours la question de savoir si l'école pourra s'organiser de façon à protéger les enfants du virus. Reste en suspens, en cette fin de semaine, la grande question d'une deuxième vague en cours en non ?
- La nouvelle organisation sera-t-elle bien au point le 25 mai ?
Après les contestations et difficultés organisationnelles exprimées de part et d'autre depuis des semaines, nul doute que parents mais aussi élus locaux tendront bien l'oreille ce vendredi. Claude Meisch a eu l'aval de la Chambre des députés, notamment en vue d'une sociabilisation à nouveau nécessaire des enfants, mais se pose la question de la faisabilité technique et pratique de cette rentrée dans les 102 communes du pays. Le personnel et les salles pour accueillir les groupes d'élèves A et B seront-ils suffisants ? A l'intérieur des écoles et dans les maisons relais ? Tous les enfants du pays pourront-ils être accueillis ? Y a-t-il un «plan B» ?
Le doute est permis à entendre les propos tenus cette semaine par les élus du Syndicat des villes et communes luxembourgeoises (Syvicol).
- Les crèches pourront-elles accueillir tous les petits ?
C'est «la» question qui taraude les responsables des structures d'accueil pour les plus petits. Et évidemment les parents qui voudraient y voir clair pour s'organiser du point de vue familial et professionnel. Nombre de parents devant jongler pour garder à tour de rôle leurs enfants depuis deux mois.
Si les crèches conventionnées, sur indication du ministère de l'Education nationale, ont communiqué leur nouveau mode de fonctionnement, ce dernier peut apparaître comme un nouveau casse-tête pour les parents. La faute non seulement à des plages horaires rigides, mais aussi à un grand flou quant aux modalités de reprise. Notamment sur une éventuelle nouvelle période d'adaptation des enfants de moins de trois ans envers des personnels éducatifs plus fréquentés depuis plus de deux mois. Même chose en ce qui concerne les mesures de protection spécifiques imaginées pour des enfants dont l'apprentissage passe par les sens et la découverte de l'autre.
- Les bus seront-ils bien au rendez-vous le 25 mai ?
La question de l'organisation des transports scolaires est d'autant plus légitime à dix jours de la rentrée qu'elle préoccupe sérieusement les élus communaux. Pas plus tard que lundi, le président du Syndicat des villes et communes luxembourgeoises (Syvicol), Emile Eicher, parlait encore d'un «énorme problème» vu qu'une seconde tournée en bus doit être organisée pour les classes B. Les élèves des groupes A et B ne pouvant se côtoyer.
De son côté, François Bausch, ministre de la Mobilité avait reconnu la difficulté de la reprise des transports publics avant de promettre que «la mobilité ne serait pas la prochaine victime du virus».
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