Cinq choses qui changent dans la vie scolaire
par Patrick JACQUEMOT/ 22.12.2020
L'enseignement à distance (obligatoire) pour la première semaine de cours 2021 n'est pas la seule annonce faite par le ministre de l'Education, mardi. Il a aussi été question d'aération, d'examens, de dépistage et de deux nouvelles helplines.
«En laissant fonctionner le système scolaire, nous avons tous fait un effort pour laisser plus de chance à l'enseignement qu'au virus.» Seulement, à la veille des congés de Noël, le ministre de l'Education ne peut que constater que le bras de fer face à l'épidémie a atteint ses limites en milieu scolaire. Trop d'infections encore, trop de difficultés d'organisation des cours (quarantaines, isolement), trop de retards dans le suivi du programme.
Aussi, Claude Meisch (DP) a-t-il choisi de jouer la carte de l'enseignement à distance dès la reprise des cours, le 4 janvier. Plus sûr sanitairement (après des fêtes où le virus aura peut-être infecté plus de mineurs encore) et moins compliqué à assurer.
A distance, mais obligatoire
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Que les élèves et leur famille ne s'y trompent pas : la rentrée n'est pas retardée d'une semaine. L'enseignement reprendra bien le lundi 4 janvier. Mais jusqu'au 8 janvier au moins, il ne sera pas question de se rendre en classe mais bien de suivre les cours à distance. «Un enseignement obligatoire», a bien insisté le ministre concernant cette semaine de reprise inédite.
Les jeunes qui, partis en vacances à l'étranger, ne pourraient être de retour à la maison à temps sont invités à se connecter depuis leur lieu de résidence. «Qu'importe si les leçons ne sont pas suivies depuis la maison, mais il faut les suivre.» Car plus que tout Claude Meisch craint que, de semaine perturbée en semaine perturbée, tous les niveaux scolaires prennent du retard. Et de souligner : «La génération covid doit avoir les mêmes chances pour l'avenir». Même s'il n'hésite pas à qualifier l'enseignement à distance de «second choix».
Nouveau calendrier pour les examens
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Même si elle est perturbée, l'année scolaire 2020-21 reste marquée par les inévitables contrôles des connaissances. Rentrée à distance oblige le 4 janvier, les examens prévus pour la première semaine 2021 sont donc reportés au retour physique en classe. Pas d'épreuves à distance donc! Mais le ministre a prévenu : «Pas question que le temps à l'école ou au lycée ne se retrouve monopolisé que par les examens».
Au-delà des tests de connaissance, la transmission des savoirs surtout doit être la priorité.
Changer d'air !
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A défaut de vouloir installer des purificateurs d'air dans les classes, le ministère a choisi d'équiper les salles de cours en détecteurs de CO2. Car même si les enseignants doivent prendre le réflexe d'aérer les espaces de cours, le petit boitier viendra signaler quand la qualité de l'air se dégrade, et donc quand il est nécessaire d'ouvrir à nouveau les fenêtres pour faire rentrer un peu d'air frais et renouveler l'atmosphère ambiante.
Mais Claude Meisch annonce déjà que la rentrée, en présentiel, pourrait se faire le 11 janvier «par groupes» (à l'image de ce qui s'était produit en mai déjà) afin de limiter le nombre de jeunes par salle. Et cela que ce soit en milieu scolaire ou dans les maisons relais. Le ministre de l'Education a même dévoilé que la piste du port du masque FFP2 n'était plus taboue pour les élèves comme pour les personnels enseignants ou d'encadrement. «J'attends un avis à ce sujet.»
Dépistage proposé pour tous les 4-19 ans
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Comme le virus ne s'est pas arrêté à la porte des écoles, le covid-19 ne devrait pas prendre de vacances pour les fêtes. Et la crainte est grande de voir ces congés brasser plus encore la contamination parmi les jeunes. Combien de porteurs du virus, écoliers ou lycéens, pourraient ainsi rapporter l'infection en classe une fois de retour en classe? Pour maîtriser ce retour, le ministère de l'Education relancera une invitation à se faire dépister «par test PCR» à tous les élèves âgés entre 4 et 19 ans. Comme ce qui s'était pratiqué en septembre dernier déjà.
Il s'agira d'une opération facultative, et non contraignante pour la reprise des cours. Mais Claude Meisch souhaite bien entendu la plus large participation des élèves et la prise de rendez-vous en nombre dans le cadre du Large Scale Testing. Car l'afflux de nouveaux cas pénaliserait à nouveau la reprise de l'enseignement dans un système scolaire dont l'une des limites atteintes a été la capacité de tracing des jeunes infectés, a reconnu le ministre. Au dernier bilan, le covid avait ainsi impacté 770 classes dans le pays.
De l'aide pour élèves et parents
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Ce sera «le congé le plus difficile que l'on puisse imaginer» a commenté, mardi, le ministre de l'Education. Faisant allusion au fait que ces semaines de vacances d'hiver ne seront pas favorables aux échanges avec ses copains, à voir sa famille, à voyager... Et après des mois stressants pour chacun, la situation peut sérieusement atteindre le moral non seulement des écoliers ou des lycéens mais aussi l'état d'esprit de leurs parents. «Aussi, avec l'Office de l'Enfance et le CEPAS une helpline de soutien psychologique fonctionnera durant toute cette période», a décidé Claude Meisch. Le n° à composer : 8003 93 93.
Autre numéro, autre soutien. Au 8003 90 90, il sera cette fois question d'aider les parents qui n'arrivent pas forcément à guider l'enseignement à distance ou à aider leur enfant à suivre ces cours ou faire leurs devoirs. De l'utilité de cette helpline pédagogique (en place depuis mars) qui continuera, elle aussi, à fonctionner pendant cette pause hivernale.
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