«Chaque jardin a sa propre beauté, mon préféré est celui où je me trouve»
«Chaque jardin a sa propre beauté, mon préféré est celui où je me trouve»
Diplômée de deux prestigieuses universités anglaises en littérature et en sciences économiques, on aurait pu l'imaginer dans d'autres métiers. Mais c'est finalement la photographie qu'a choisie Marianne Majerus pour faire carrière.
Et du haut de ses 40 ans d'expérience, cette Luxembourgeoise originaire d’Esch-sur-Alzette est aujourd'hui considérée comme l'une des meilleures photographes de jardins au monde.
En témoigne son dernier prix remporté pour la deuxième fois ce vendredi 3 février, celui de la photographe de jardin européen de l'année (IGPOTY en association avec Schlosspark Dennenlohe) avec la photographie visible-ci dessous. La première fois, c'était en 2018.
«J'ai toujours été passionnée par la nature et la photo. Au début, je faisais vraiment toutes sortes de photographies, des portraits, des paysages, et j'ai aussi collaboré sur des livres.» Le déclic pour les jardins, il est «arrivé un peu par hasard».
«Le Sunday Express avec lequel je collaborais m'a demandé de faire chaque semaine un reportage sur un jardin pour le supplément du week-end. J'ai tellement aimé ça que j'ai rapidement fini par ne plus rien faire d'autre.»
À un point tel qu'elle a décidé de devenir son propre patron en créant une banque d'images spécialisée dans ce domaine. «C'était en 1995, lorsque l'on travaillait encore avec les diapositives! Au moment du basculement pour le numérique, je me suis retrouvée à en numériser 150.000!»
Et lorsqu'on lui demande quels sont ses jardins préférés parmi ceux qu'elle a pu arpenter et saisir à travers son objectif, sa réponse est sans appel: «Chaque jardin possède sa propre beauté, mon jardin préféré est celui où je me trouve à un moment donné». Pourtant, Marianne Majerus a pu photographier de nombreux jardins parmi les plus beaux du monde, dont Highgrove, le jardin privé de celui que l'on nomme le roi Charles III depuis le décès d'Élisabeth II en septembre 2022.
«On m'a demandé de documenter le jardin à travers les saisons pour pouvoir jouer autant avec la lumière selon les moments de la journée qu'avec la météo, pour immortaliser les plus beaux spots. J'ai fini par très bien le connaître…»
Ses talents ont également été réquisitionnés pour prendre en portrait le roi Charles. Une sensibilité et un don qui lui valent les sollicitations de plusieurs publications internationales, à l'image de House and Garden, Gardens Illustrated, Country Life, Homes and Gardens, Country Homes and Interiors, The Sunday Times, The Guardian ou encore The Daily Telegraph.
Côté national, Marianne Majerus est là aussi une prophète en son pays, faisant mentir l'expression populaire. Pour preuve, son titre le plus récent, «Luxembourg - Land of roses», qui revient sur la réussite de l'industrie de la reproduction des roses au Luxembourg et sa pertinence pour les jardins d'aujourd'hui.
Car pour ceux qui l'ignorent, il y a bien souvent un peu de Luxembourg dans les plus beaux jardins de la planète. «En Angleterre, il y a beaucoup de grandes propriétés qui possèdent des rosiers grands-ducaux. A l'époque, lorsque j'en voyais au cours de mes reportages, j'avais ce sentiment très familier en entendant certains noms sans trop savoir pourquoi. C'est après une de mes collaborations avec Peter Beales sur son livre ''A passion for Roses'' que j'ai découvert l'origine luxembourgeoise de certaines roses. J'ai fait des recherches et fini par faire un livre dessus 30 ans plus tard!»
Sa préférée? «La Tour de Malakoff, vraiment magnifique». POST Luxembourg n'a d'ailleurs pas hésité à s'offrir ses services pour une série de timbres sur des roses élevées au Luxembourg. Une confiance renouvelée pour les quatre prochaines années, puisqu'il est prévu de mettre en vente quatre séries de timbres montrant les portraits de Marianne Majerus sur des orchidées sauvages.
Définitivement rentrée au Grand-Duché depuis l'effectivité du Brexit, Marianne Majerus sera présente pour une conférence/cocktail déjà complète dédiée à son travail au siège de la Banque de Luxembourg le mardi 7 février.
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