Changer son abonnement sportif en geste de solidarité
Changer son abonnement sportif en geste de solidarité
Tapis de course, bancs de musculation et vélos elliptiques continueront à prendre la poussière pendant de longues semaines encore. Confirmée en début de semaine par le Premier ministre, l'information restera d'actualité jusqu'au 31 juillet prochain. Soit une interruption d'activité de près de cinq mois. Et si le ministre des Sports doit en préciser les modalités ce 8 mai, cette décision sanitaire ne sera pas sans conséquences pour les professionnels du secteur, mais également pour leurs clients.
Depuis la mi-mars, les amateurs de sport des quelque 1.550 associations sportives du pays et les membres de la cinquantaine de clubs de fitness présents sur le territoire paient en effet cotisations, cours et abonnements à l’année sans pouvoir profiter pleinement des services. Des souscriptions variant d'une vingtaine à une centaine d'euros par mois. Si certains acteurs du secteur ont mis en place des alternatives en ligne, ces dernières ne satisfont pas tous les clients.
«Nous recevons beaucoup de demandes au sujet des remboursements», indique une porte-parole de l’ULC qui précise qu’il n’existe «aucune mesure à l'heure actuelle» pour régler ce type de contentieux. Si la représentante de l'association de défense des consommateurs n'est pas en mesure d'avancer des chiffres quant aux plaintes reçues, elle précise que la seule alternative pour les clients consiste à «se référer aux règles contractuelles». Autrement dit, se fier au contrat signé avec le club.
Face au risque de voir les clients déserter définitivement les salles de sport, certains établissements ont pris les devants. C'est le cas notamment de Basic Fit, l'un des géants du secteur qui dispose d’une dizaine de salles de fitness à travers le pays. Sur son site internet, l’entreprise a ainsi mis en place une FAQ dédiée où est mis en avant un système de compensation. Concrètement, les abonnés peuvent opter pour un sac cadeau, des remises ou un abonnement premium pour la période qui s'étalait entre le 14 mars et le 30 avril. Pour le mois de mai, l'enseigne a annoncé le gel pur et simple de tous les abonnements, c'est-à-dire la fin du prélèvement automatique des cotisations mensuelles.
D'autres proposent des séances de rattrapage, à l'image de la salle d’escalade RedRock, à Sanem. Les 120 grimpeurs inscrits à des cours hebdomadaires - sur les quelque 600 abonnés réguliers - auront ainsi la possibilité de récupérer les cours. Mais ils pourront aussi disposer, s'ils préfèrent, «d’entrées gratuites à hauteur du prix des cours non prestés», explique son responsable marketing.
Toutefois, si la plupart des acteurs du secteur s’engagent à proposer des solutions à leurs clients, le sujet reste tabou. Parmi la dizaine d'établissements sportifs contactés, tous n'acceptent pas d'en parler ouvertement. A l'image notamment de la Ville de Luxembourg, qui propose chaque année environ 160 cours de sport aux résidents de la capitale. La commune ne souhaite ainsi pas communiquer sur le sujet. Elle se laisse, dit-elle, encore un peu de temps pour «étudier les différentes possibilités».
Un appel à la solidarité
Car c'est l'équilibre économique de tout un secteur qui est en jeu. Si aucun chiffre précis n'existe pour le marché luxembourgeois, celui-ci représente en Europe un volume global de quelque 28,5 milliards d'euros, en augmentation constante depuis près d'une décennie. Avec la crise, près de 315 salariés des différentes fédérations du pays bénéficient actuellement des mesures de chômage partiel, rappelait mi-avril Dan Kersch (LSAP), ministre des Sports. Sans compter les quelques centaines d'employés des salles de fitness et autres établissements sportifs.
Des difficultés économiques que reconnaît l'ULC. L'association de consommateurs appelle ainsi au soutien du secteur, à l'arrêt depuis le mois de mars. «On conseille d’être solidaire, car il y a un réel risque de faillite derrière pour l’entreprise», avance la porte-parole de l'association. Une manière d'inviter les clients à continuer à payer leur abonnement.
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