Changement de régime pour les cantines scolaires
Changement de régime pour les cantines scolaires
(pj avec Michèle GANTENBEIN) Aucun doute, la rentrée 2021 a marqué un tournant dans les menus proposés dans les cantines scolaires. Fini, par exemple, thon rouge, langoustines ou avocats. Même ananas et bananes n'ont plus vraiment la cote en raison de l'empreinte carbone que nécessite leur transport. Ainsi, les élèves ou étudiants de l'université, mais aussi les personnels de l'Education nationale découvrent petit à petit les saveurs du nouveau programme Food4future.
Dans l'air du temps, les menus se veulent ainsi plus bio et proposant plus d'aliments achetés en circuit court. Et désolé, pour les amateurs de viande ou de poisson, mais la tendance en cuisine vise désormais à proposer la moitié des plats en mode végétarien ou végétalien. On n'est pas encore à La Distillerie de Bourglinster (récemment nommé meilleur restaurant végétarien de la planète), mais on s'en rapproche.
Et un mois après ce changement de régime, le ministre de l'Education en personne est venu apprécier les nouvelles saveurs de ce concept. Un Claude Meisch (DP) rappelant au passage que cette nouvelle diététique s'était largement inspirée des recommandations de la plateforme d'échanges d'idées ClimateXchange mise en place en 2019 déjà auprès des scolaires du Grand-Duché.
Ainsi, il est acté que d'ici 2025, les cantines scolaires et universitaires nationales proposeront 50% d'ingrédients produits au pays. Avec même une autre ligne de conduite à suivre inscrite dans le plan d'action PAN-Bio 2025 : que 20% des ingrédients luxembourgeois servis soient issus de la filière bio.
Certains établissements ont même choisi d'aller plus loin, comme l'athénée et les groupes Michel-Rodange et Aline-Mayrisch qui, à compter de la Toussaint, proposeront chaque semaine des «Lundi veggie», donc des déjeuners sans viande ni poisson. Il s'agit là d'une expérimentation, explique Claude Meisch, qui sera évaluée une fois les vacances de carnaval 2022 passées.
Car si sur le papier, chacun se satisfait des initiatives gastronomiques menées, reste à savoir si elles satisfont les appétits de la clientèle. Déjà, après quelques semaines de régime Food4future, les responsables des 74 restaurants scolaires ont constaté que les plats à base de viande étaient les premiers à être choisis. Du coup, les jeunes ou enseignants se présentant au self ensuite doivent se contenter de la moitié des assiettes végétariennes, faute de choix en fait.
Un inconvénient que les équipes vont tenter de solutionner dans les semaines à venir, en adaptant mieux la prise en compte des précommandes que peuvent faire les habitués des cantines. Mais cet ajustement ne fait pas peur aux équipes de Restopolis qui gèrent les cuisines assurant le couvert des écoliers, lycéens et étudiants. Par contre, la responsable de la structure ne cache pas que l'objectif du bio luxembourgeois proposé dans les assiettes sera plus difficile à tenir, faute d'une production nationale suffisante en termes de volumes et de diversité d'aliments.
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