Cette «liste noire» du CHL qui n'en est pas une
Cette «liste noire» du CHL qui n'en est pas une
Tout le monde n'est pas le bienvenu au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL). Début septembre, nos confrères de Paperjam révélaient l'existence d'une liste noire de «persona non grata». Autrement dit, de patients ayant un accès limité aux services du CHL. La procédure ne serait néanmoins pas une «sanction», mais une «mesure de protection envers le personnel de l'hôpital», assure Paulette Lenert (LSAP) dans une réponse parlementaire publiée ce mardi.
Celle-ci aurait en effet pour but de bannir les personnes ayant eu des comportements violents à répétition. Autrement dit, il s'agirait là d'auteurs de «menaces et agressions physiques et verbales graves», précise la ministre de la Santé. Notamment aux urgences, où le service de gardiennage est contraint d'intervenir régulièrement. En 2016, les vigiles avaient ainsi dû réaliser 479 interventions aux urgences de l'hôpital de garde, dont 109 pour patients agressifs.
Si la violence reste encore belle et bien présente dans les couloirs du centre hospitalier, la mesure serait toutefois, elle, très limitée. Au total, moins de 10 personnes sur les quelque 175.000 personnes suivies en 2021 seraient concernées, précisait le CHL le mois dernier. Mais si elles ne peuvent accéder librement aux soins de l'hôpital, elles n'en sont pas pour autant privées de leurs droits quant aux données les concernant.
Contrairement à ce qu'affirmaient nos confrères début septembre, la restriction d'accès serait en effet uniquement physique. «Les personnes concernées continuent d'avoir accès aux données de santé stockées au CHL», assure ainsi Paulette Lenert. Celles-ci restent d'ailleurs protégées, conformément au règlement général sur la protection des données (RGPD).
Pas de «liste noire»
Quant aux homonymes, qu'ils se rassurent. Aucune confusion n'est possible. «La mesure est effectuée par l'hôpital dans le dossier individuel du patient à titre d'information complémentaire», détaille la ministre. En d'autres termes, les personnes concernées sont identifiées non pas par leur nom, mais «par leur IPP (Identifiant permanent du patient)».
Des informations qui ne sont d'ailleurs pas reprises ailleurs, précise encore Paulette Lenert. Autrement dit, la présence d'une «liste noire» resterait fictive. Et ne circulerait donc ni dans les couloirs du CHL, ni dans les autres établissements de santé du pays. Les personnes concernées par ces mesures peuvent par conséquent être, sans souci, prises en charge dans tout autre hôpital du Grand-Duché... à condition toutefois de ne pas réitérer leurs débordements.
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