Ces Luxembourgeois qui ont débarqué le «Jour J»
Ces Luxembourgeois qui ont débarqué le «Jour J»
Lorsque les Alliés débarquent sur les plages de Normandie le 6 juin 1944, sept Luxembourgeois sont engagés dans la bataille. Des hommes jeunes qui se sont engagés volontairement dans une armée étrangère pour lutter pour la liberté de leur patrie. Leurs chemins sinueux à travers la France, l'Espagne, et même jusqu'en Afrique du Sud, les mènent tous les sept à Londres, où le monde libre s'est donné rendez-vous.
«Ce ne sont pas des fantassins ordinaires, ils font surtout partie du commandement de leur unité respective, probablement en raison de leurs bonnes connaissances linguistiques», souligne Benoît Niederkorn, directeur du Musée national d'histoire militaire de Diekirch. Les sept Luxembourgeois s'entraînent dur les mois qui précèdent le jour J et sont prêts pour la première attaque. «Aujourd'hui, on les qualifierait de soldats d'élite», assure Benoît Niederkorn.
Partis combattre, les destins des Luxembourgeois qui ont pris part au débarquement sont multiples. Le périple du Bettembourgeois Jean-Bernard Ney lui fait traverser les Pyrénées, voir les murs d'une prison en Espagne avant de rejoindre le 6 février 1942, les Forces aériennes françaises libres en Grande-Bretagne.
Tôt le matin du 6 juin 1944, le lieutenant d'aviation Ney était le premier navigateur d'un escadron d'aviation dont la mission était de protéger le parachutage des Alliés en créant un brouillard sur le secteur d'Omaha Beach.
Quatre Luxembourgeois dans le Commando Kieffer
C'est sur cette même plage que débarque le Luxembourgeois Charles-André Schommer dans l'uniforme d'un soldat de la 29e Division d'infanterie américaine. Il fait partie de la deuxième vague d'attaques. Schommer a ensuite combattu dans la bataille de Normandie, où il a participé à la libération des villes d'Isigny et de St-Lô. Il vivra jusqu'à 84 ans.
Quatre des sept Luxembourgeois qui participent au jour J, les frères Jean et Antoine Neven, Félix Peters et Jean Reiffers, débarquent à Ouistreham sous les couleurs des forces armées françaises libres et appartiennent au fameux Commando Kieffer.
Félix Peters tout comme Jean et Antoine Neven, tous trois originaires de Diekirch se battent au sein des Forces navales françaises libres et débarquent avec le Commando Kieffer à l'extrémité Est de Sword Beach. Leur mission est d'attaquer les forces allemandes à Ouistreham, de sécuriser la tête de pont, puis de joindre leurs forces à celles des autres forces alliées.
Les trois Diekirchois survivent «au jour le plus long» et prennent part à la bataille de Normandie. Félix Peters tombera le 17 juin 1944 à Amfreville. Jean Neven meurt le 2 novembre 1944 dans la bataille de Walcheren Causeway aux Pays-Bas. Tandis qu'Antoine Neven survit à la campagne et retourne dans sa ville natale pour Noël 1945. Il décédera à 73 ans.
Originaire d'Useldange, Jean Reiffers débarque avec les troupes françaises libres du Commando Kieffer mais sera gravement blessé lors des combats de Ouistreham. Il est évacué le même jour vers la Grande-Bretagne, où il passe six mois dans des hôpitaux militaires. Il ne se remettra jamais complètement de ses blessures et vivra en Belgique, jusqu'en 1993.
Pierre Laux débarque également le jour J à Ouistreham, mais dans l'uniforme des troupes britanniques du Devonshire Regiment. Le jour J, Pierre Laux atterrit à Sword Beach. Il participe à la libération de Ouistreham et à la bataille de Normandie. Le 2 novembre 1944, il débarque à Vlissingen sur l'île néerlandaise de Walcheren. Là, il a été tué dans une attaque et enterré plus tard dans le cimetière militaire de Bergen-op-Zoom.
Emmanuel Macron remercie les Luxembourgeois
75 ans plus tard, alors que la France célèbre le 75ème anniversaire du débarquement ce jeudi 6 juin, le président français a eu une pensée pour ces 132.700 soldats ayant débarqué sur les plages de Normandie.
Des combattants américains, britanniques, canadiens «appuyés par des contingents belges, luxembourgeois, néerlandais, norvégiens, danois, polonais, tchécoslovaques, australiens, néo-zélandais, sud-africains et français», a-t-il énuméré.
Traduction: Maurice Fick
