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Ces huit métiers qui manquent désespérément de bras
Luxembourg 4 min. 07.12.2022
Emploi

Ces huit métiers qui manquent désespérément de bras

Les mécaniciens et les réparateurs de machines sont fort demandés.
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Ces huit métiers qui manquent désespérément de bras

Les mécaniciens et les réparateurs de machines sont fort demandés.
Photo: Shutterstock
Luxembourg 4 min. 07.12.2022
Emploi

Ces huit métiers qui manquent désespérément de bras

Mélodie MOUZON
Mélodie MOUZON
Une étude du Liser, de l'Adem et de Jobfirst s'est penchée sur les huit groupes de postes qui ne nécessitent pas de diplôme universitaire et qui sont en pénurie.

Jamais le marché de l'emploi au Luxembourg n'avait été aussi tendu. Il y a actuellement un nombre quasi équivalent de demandeurs d’emploi résidents (14.669, soit un taux de chômage de 4,9%) et de postes vacants (13.033) déclarés à l’ADEM.


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La constante mutation du marché du travail luxembourgeois-due notamment à la digitalisation, aux nouvelles réglementations ou encore au changement d'habitudes de consommation-engendre une «inadéquation entre offre des compétences recherchées et celles disponibles sur le marché.» L’adéquation des compétences entre celles recherchées et celles que possèdent les demandeurs d'emploi est justement au coeur des grands défis à venir pour le marché du travail luxembourgeois.

Surtout dans la construction et l'industrie

Dans ce contexte, le Liser, l'Adem et le portail de recherche d'emploi Jobfirst ont réalisé une étude qui a identifié huit groupes de métiers en pénurie en 2021 et qui ne nécessitent pas de diplôme universitaire. Six appartiennent au secteur de la construction et l'industrie:  

  1. Aides-soignants
  2. Métiers qualifiés du bâtiment (gros oeuvre) et assimilés
  3. Métiers qualifiés du bâtiment (finitions) et assimilés
  4. Mécaniciens et réparateurs de machines
  5. Mouleurs de fonderie, soudeurs, tôliers-chaudronniers, monteurs de charpentes métalliques et assimilés
  6. Forgerons, outilleurs et assimilés
  7. Métiers qualifiés du traitement du bois, ébénistes et assimilés
  8. Conducteurs de machines et d’installations fixes  

La question de l'automatisation des métiers est cruciale dans ce contexte. En effet, pour les postes automatisables, «la question de la pénurie se posera sans doute moins à l’avenir», indiquent les auteurs de l'étude. Cependant, si elle persiste, elle risque «d’accentuer le remplacement des postes vacants par des machines ou des robots.» Il faut dès lors accompagner les demandeurs d’emploi, les inactifs et les salariés de ces métiers pour «acquérir des compétences qui leur permettent de réaliser des tâches peu susceptibles d’être automatisées.» 

Par contre, ceux faiblement automatisables sont amenés à recruter encore pendant longtemps. Il s’agit des aides-soignants, des métiers qualifiés du bâtiment gros oeuvre et de la finition, et des mécaniciens et réparateurs de machines. 

Parmi ces secteurs, ce sont les métiers qualifiés du bâtiment (finitions) qui font face à la pénurie la plus importante, avec 7 chômeurs ou inactifs ayant déjà travaillé dans ce métier pour 100 postes vacants. Contre 20 chômeurs pour 100 postes de mécaniciens et réparateurs de machines. Pour ces secteurs en particulier, il est primordial de former les futurs candidats et demandeurs d'emploi aux compétences spécifiques requises sur le marché.

L'importance des soft skills

Ces compétences recherchées par les employeurs, l'étude se penche également dessus. «Celles qui sont les plus recherchées dans les métiers en pénurie sont généralement des compétences techniques spécifiques au secteur d’activité», soulignent les auteurs. Les soft skills, qui font référence aux qualités personnelles des candidats, sont par contre les compétences les plus communes aux différents métiers. On y retrouve la planification d'activités, le travail en équipe, l'adaptation au changement ou encore l'autonomie dans le travail.  


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Parmi les quatre métiers pour lesquels l’intensité des tâches routinières est faible et qui sont donc peu automatisables, une certaine homogénéité entre les compétences requises dans ces métiers est observée. Elle sont relatives «aux qualités personnelles (soft skills), à savoir travailler en équipe, s’adapter au changement, travailler de façon autonome.»

Dans cette catégorie, le métier d’aide-soignant est celui qui, sans surprise, se distingue le plus des trois autres. Non seulement il requiert de nombreuses soft skills mais aussi certaines compétences spécifiques, comme le fait de communiquer avec le public et les patients, faire du travail social ou encore assumer ses responsabilités.

Les compétences demandées dans les métiers automatisables, pour lesquels l’intensité des tâches routinières est forte, sont également assez homogènes. Elles ont trait soit à une qualité personnelle, à savoir planifier des activités, soit à une compétence métier, comme suivre des standards de qualité.

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