Ce qui se cache derrière la stratégie de tests
Ce qui se cache derrière la stratégie de tests
Des tests, toujours plus de tests. Un mois et demi après son lancement, la campagne de dépistage national bat son plein. 750.000 invitations ont ainsi déjà été envoyées aux quelque 830.000 résidents et travailleurs frontaliers du pays. Et parmi ceux qui ont reçu la précieuse lettre, «plus de 200.000 personnes» - soit près de 30% - se sont déjà soumis au test, affirme lundi le Luxembourg Institute of Health (LIH), en charge de l'opération.
Une estimation que le LIH prend toutefois avec des pincettes. Car résidents comme frontaliers disposent d'un délai de deux semaines pour se faire tester. En d'autres termes, il existe «parfois un décalage de plusieurs semaines entre le moment où les personnes reçoivent la lettre et celui où elles prennent rendez-vous, puis se font tester», souligne Juliette Pertuy, porte-parole du LIH.
Les invitations sont également envoyées au fur et à mesure, un choix stratégique de la part du LIH. «Au lieu de tester l'ensemble de la population en une fois, l'objectif est de s'assurer que quelqu'un autour de vous est régulièrement testé», précise Juliette Pertuy avant d'ajouter que cela permet d'«augmenter la protection de tout le monde.»
Car l'institut national estime que près de 80% des infectés sont asymptomatiques. Autrement dit, ne présentent aucun symptôme, bien que contagieux. Des «porteurs silencieux» qui «pourraient potentiellement démarrer de nouvelles chaînes d'infection sans le savoir», expliquait le mois dernier le professeur Rejko Krüger. L'important, estime la porte-parole du LIH est donc «d'informer et tester leurs contacts afin d'interrompre des chaînes de contamination à un stade précoce».
Si le gouvernement levait à nouveau des restrictions fin juin, une semaine plus tard, le voilà contraint de faire machine arrière. Car ces derniers jours, le nombre d'infections repart à la hausse, alors la ministre de la Santé l'assure : cette stratégie des tests est la bonne. «Le dépistage est un outil efficace pour endiguer de manière significative une deuxième vague», assure Paulette Lenert (LSAP) qui entend d'ailleurs prolonger la durée du dépistage.
Une deuxième phase sera ainsi déployée fin août - à la fin des vacances estivales - «jusqu'en février», annonçait-elle mercredi dernier lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre.
Et pour mieux comprendre l'évolution de la pandémie, le LIH n'entend pas s'arrêter aux seules statistiques, mais compte bien analyser les résultats en détail. Parmi les paramètres qui seront évalués, la répartition de l'âge et l'origine géographique des infectés, qu'ils soient symptomatiques ou non. «Cela aidera à identifier les clusters d'infections régionaux et à déterminer si certains groupes d'âge sont plus susceptibles de contracter et de potentiellement propager le nouveau coronavirus».
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