Ce que va changer la loi déchets dans notre quotidien
Ce que va changer la loi déchets dans notre quotidien
L'une s'attaque aux emballages, l'autre au plastique, la troisième aux déchets, la suivante aux piles et accumulateurs, et la dernière au déchets d'équipement électronique. Ces cinq projets de loi, appelé le «paquet déchets», sont débattus ce mercredi à la Chambre des députés. Son objectif: changer la manière qu'ont les résidents de consommer, afin de réduire considérablement la production de déchets à l'échelle du pays tout entier.
Un domaine dans lequel de nombreux efforts restent à faire, pour le Luxembourg. Une étude publiée en 2021 par le cabinet EcoConseil a notamment démontré que les habitants produisaient en moyenne 82 kg de déchets d'emballage alimentaire par an. Au niveau européen, le Grand-Duché se retrouve même sur le podium des plus gros pollueurs, avec 790 kg de déchets par habitant ramassés par les services communaux lors de l'année 2020. Les Danois sont les seuls à faire pire (845 kg), tandis que les Maltais complètent le podium (643 kg).
Alors, pour en finir avec ce malheureux palmarès, le Luxembourg entend produire moins de déchets, mais également mieux recycler ces derniers, dans le cadre de sa stratégie zéro déchet (Null Oofall). Celle-ci entend bien bouleverser les habitudes quotidiennes des habitants, mais également des commerces et des institutions, qui devront collectivement faire un effort pour respecter cette législation ambitieuse.
Fini les sacs et les emballages
Les résidents devront notamment composer avec l'arrivée de la consigne sur les emballages. Dès 2023, les établissements de plus de 400m² devront ainsi disposer d'un point de reprise des emballages de leurs produits. A la mi 2023, exit les emballages plastiques pour les fruits et légumes vendus en dessous de la quantité d'1,5kg.
Les supermarchés de plus de 1.500m² devront pour leur part disposer de points de collecte du carton, du verre et du plastique dès 2024. Ces centres de recyclage prévus apposés aux grandes surfaces se veulent complémentaires aux sacs bleus Valorlux, et visent à collecter davantage de catégories d'emballages, afin de pouvoir les recycler. L'année suivante, les sacs, qu'ils soient petits ou grands, en papier ou en plastique, ainsi que les récipients gratuits pour les produits de consommation immédiate seront interdits. L'objectif: que les contenants deviennent, à terme, tous réutilisables.
Du côté de la publicité dans les boîtes aux lettres, celle-ci sera interdite à partir de 2024. Contrairement à la situation actuelle, où les personnes disposant d'un sticker «stop pub» ne reçoivent pas de prospectus, il faudra à l'avenir consentir à cette distribution. Seules les personnes ayant donc apposé un autocollant réclamant des dépliants publicitaires sur leur boîte aux lettres en recevront.
Adieu les couverts en plastique
Lors des événements, la chasse aux couverts à usage unique sera lancée. Ces derniers seront interdits, au même titre que les piques, les bouteilles et les verres en plastique, à partir du 1er janvier 2023. Les récipients à usage unique se verront pour leur part bannis à partir de 2025.
Les communes auront également un rôle à jouer, puisqu'elles seront garantes du recyclage de leurs déchets. Objectif affiché pour 2023: 55% du poids de déchets produits par les communes devra être recyclé. En 2030, ce taux passera à 60, et atteindra 65% en 2050. Les décharges dans le pays ne devraient être qu'un lointain souvenir à partir de 2030, tout comme l'export de déchets vers des pays étrangers dans ce but.
Les commerçants ne seront pas en reste, et en particulier les restaurateurs. Ces derniers devront s'engager pour le zéro déchet, notamment dans le service de leurs plats. En salle, exit les récipients et couverts à usage unique en 2023. La même mesure sera appliquée à la vente à emporter au début de l'année 2025.
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