Ce que Schneider et Asselborn attendent du nouveau président français
Ce que Schneider et Asselborn attendent du nouveau président français
Lundi, Emmanuel Macron ou Marine Le Pen sera président(e) de la République française. Très vite, le Vice-Premier ministre Etienne Schneider et le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, seront amenés à le ou la rencontrer. Qu'en attendent-ils vraiment?
A vrai dire, aucun des deux membres du gouvernement luxembourgeois qui côtoieront le président ou la présidente française dans un cadre binational ou international, ne s'imaginent que la candidate du Front National puisse être leur interlocutrice demain. Ils n'excluent pas l'hypothèse mais font déjà comme si le candidat d'«En Marche !», avec toutes les interrogations que suscite son arrivée au pouvoir, sera le tenant du titre.
Avec Macron, les relations entre voisins «évolueront favorablement»
Etienne Schneider, «connaît personnellement» Emmanuel Macron pour l'avoir rencontré à maintes reprises lorsqu'il était ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique du gouvernement Valls, entre 2014 et 2016.
Il le voit comme un «politicien engagé et polyvalent» et estime qu' «Emmanuel Macron apporterait un nouveau dynamisme et un nouveau souffle à la France car, contrairement à ses collègues, il n’est pas un adepte de la mentalité du tout noir ou tout blanc en politique».
Le Vice-Premier ministre et ministre de l'Economie retient que Macron «n’a jamais condamné de façon arbitraire la place financière du Luxembourg».
Etienne Schneider n'a pas d'attente mais une conviction : «Je suis persuadé qu’avec un président Macron, les relations bilatérales franco-luxembourgeoises évolueront favorablement».
A contrario, une victoire ce dimanche de Marine Le Pen «aurait un impact néfaste tant sur les relations entre le Luxembourg et l’Hexagone que sur les relations entre la France et les autres pays de l’UE, et porterait à terme préjudice au pouvoir d’achat et au niveau de vie de chaque citoyen européen», explique Etienne Schneider, sans mâcher ses mots.
Sur le plan européen, Macron c'est bon
Jean Asselborn sait bien qui est Marine Le Pen mais ne connaît pas personnellement Emmanuel Macron.
Le ministre des Affaires étrangères et européennes luxembourgeois estime que l'approche européenne de Macron «est plutôt positive. Il ne veut pas remettre en cause l'essence même de l'Union européenne mais améliorer son fonctionnement.»
Il retient aussi que le candidat «critique les Polonais et les Hongrois, ceux qui sont en train de défigurer les valeurs de l'UE». Mais Jean Asselborn a surtout un espoir. C'est qu'«une fois élu, Macron tiendra le même langage.»
«J'espère qu'il ne voit pas l'UE uniquement comme un marché, car il faut aussi prendre en considération les effets sociaux du fonctionnement de l'UE», prévient Jean Asselborn.
«Je sais qu'en France, comme dans d'autres pays, beaucoup de gens souffrent parce qu'ils ne parviennent plus à vivre de leur salaire ou de leur pension: il faut les écouter et redresser la situation», glisse Asselborn dans l'oreille de Macron.
Pour le ministre des Affaires étrangères «nous arrivons à un tournant où il faut remotiver les gens à croire en l'UE». Car l'Union européenne est avant tout «un projet de paix sociale.»
En revanche, en ce qui concerne la politique intérieure d'Emmanuel Macron, Jean Asselborn ne cache pas qu'il «a des doutes. Il y a des flous qui subsistent» toujours à quelques heures de l'élection: d'où viendra son appui? Qui constituera la majorité dont il a besoin pour gouverner la France?
Jean Asselborn «ne voit pas un Macron élu sans structure d'un parti». Pour lui, «la plus grande inconnue, c'est: quel sera le débat pour les élections législatives?» D'autant que le temps pressera, le second tour étant prévu dès le dimanche 18 juin.
Quant à Marine Le Pen, Jean Asselborn est nettement moins prolixe. Il est même catégorique: «Le Pen, c'est nul! C'est une caricature du père. Elle défend directement et indirectement une politique du 20e siècle basée sur le nationalisme, celui-là même qui a mené aux catastrophes du 20e siècle.» Il n'a aucune attente de la candidate du FN.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
