Ce que les parents d'élèves attendent de Claude Meisch
Ce que les parents d'élèves attendent de Claude Meisch
«Il ne faut pas se mentir, au printemps, lors de la première vague covid, le ministre de l'Education ne nous écoutait pas. Claude Meisch nous informait parfois, mais ce n'était pas un dialogue.» Le constat est signé d'Alain Massen, président de la (première) représentation de parents d'élèves. Une fonction nouvelle dans une période inédite.
Comment se passent désormais les rapports avec Claude Meisch (DP), ministre de l'Education nationale?
Alain Massen - «Nous échangeons maintenant, ce qui est un énorme progrès. Depuis août, Claude Meisch nous consulte régulièrement et sollicite notre avis sur le fonctionnement de l'école. Mardi encore, nous avions une rencontre avec lui. Cela faisait partie de sa volonté de consulter tous les acteurs du système scolaire, mais nous en avons profité pour lui glisser certaines de nos demandes. Car il y a des choses que nous voulons voir se mettre en place, d'autres que nous ne souhaitons plus revoir...
Quelles sont donc ces revendications dont vous avez fait part?
«La première porte sur la gestion de l'information en cas de dépistage d'un ou plusieurs cas covid dans une classe. La représentation a eu connaissance de plusieurs situations où certains écoliers ou élèves avaient été mis en quarantaine, testés mais n'avait pas eu de nouvelles pendant plus d'une semaine. C'est trop long pour savoir si l'on est positif au virus ou si l'on peut reprendre les cours normalement. Le ministre nous a assuré que la coordination entre ses services et ceux de la Santé allaient s'améliorer.
Nous lui avons aussi dit que, si la situation sanitaire venait à s'aggraver, il faudrait se montrer plus fin dans la mise en pratique de l'enseignement à distance. Nous sommes plutôt partisans d'un recours sélectif, d'abord pour les lycéens les plus âgés, les 16-17 ans étant plus autonomes dans l'apprentissage que les plus jeunes. Avec les places ainsi gagnées, on pourrait mieux répartir les effectifs en secondaire d'abord, mais aussi libérer des places dans les bus.
Toujours concernant le Schoul doheem, il faut que l'école se montre sélective. En fonction du niveau de l'élève, de ce que l'on sait de ses éventuelles conditions d'étude à la maison, de sa capacité à apprendre en dehors du présentiel avec l'enseignant ou de son volontariat à ne pas quitter les salles de classe, il faudrait faire des distinctions. L'idée étant que si la crise covid empire et que «l'école à la maison» est relancée, les décrochages scolaires n'augmentent pas ou que cela accentue les inégalités. Il faut des critères intelligents et ne pas placer tout le monde sous le même régime.
Rien sur l'aspect sanitaire?
«Bien sûr que si. Nous avons notamment rappelé qu'il ne nous semblait guère envisageable d'imposer le port du masque aux écoliers du fondamental. Passer toute la journée, entre l'école et la maison-relais, avec une protection sur le visage serait une catastrophe. Pour des petits de 6-7 ans, c'est terrible l'image que cela renvoie, le mal-être que cela procure et l'angoisse que cela génère. Il faut aussi protéger cette génération covid de ces aspects-là.
Toujours pour le fondamental, l'idée de séparer les classes en groupe A et B ne nous semble pas non plus opportune. A cet âge, on a besoin de contacts, de vie en collectivité et de règles communes. Et puis, il ne faut pas se leurrer : dire que telle moitié de la classe doit rester chez elle, c'est mettre une grande partie des parents dans l'obligation de solliciter un congé pour raisons familiales. Si les employeurs ont joué le jeu en début d'année, maintenant ce genre de départ en intermittence peut être mal vu. Et donc, à terme, jouer en défaveur du parent et de la conservation de son emploi. Attention donc.
De son côté, quelles avancées ont été mises sur la table par le ministre?
«Visiblement, en collaboration avec la Santé, ils ont avancé sur les tests à pratiquer chez les scolaires. Claude Meisch rejoint l'avis de la représentation des parents d'élèves qui réclame qu'au sixième jour de la quarantaine, un nouveau contrôle généralisé de toute la classe soit pratiqué au sein même de l'école. Et ce, plutôt que d'envoyer tout le monde patienter pendant des heures devant un laboratoire... Ce serait une facilité offerte aux familles qui supportent déjà beaucoup depuis le début de l'année.
Le ministre nous a aussi promis des améliorations dans le transport scolaire. Il est vrai que parfois cela frôlait la catastrophe. Dès cette reprise des cours, lundi, il y aura plus de bus en place ou des cars plus grands. Cela devrait faire retomber la pression de ce côté-là.
Et comment se porte la représentation des parents d'élèves?
«Bien. De mieux en mieux même. Les douze pères et mères qui la composent ont pris leurs fonctions en mars 2020 dans des circonstances particulières, juste deux semaines avant l'épidémie et le confinement... Pas simple pour nous qui devons représenter tout le territoire de nous réunir, nous découvrir et dialoguer de ce que nous souhaitions influencer.
Bien entendu, le covid a monopolisé la majeure partie de nos discussions. Et ce n'est pas toujours simple de parler avec une même voix pour 200.000 parents. Mais nous avons bien pris nos marques, et nous avons même commencé par mettre en place des groupes de travail par thématique. Après tout, nous n'avons pas été élus juste pour traiter de ce virus, mais bien pour faire avancer la cause de l'éducation de tous les enfants du Luxembourg.»
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