Ce que le Grand-Duché attend de la COP26
Ce que le Grand-Duché attend de la COP26
(pj avec Marc SCHLAMMES) Le scénario d'une conférence mondiale sur le climat suit toujours le même déroulé. Ouverture par les chefs d'État et de gouvernement, nombreux entretiens au niveau des fonctionnaires, pléthore de rassemblements de la société civile, avant que les ministres ne se mettent d'accord sur un document final. En attendant cette conclusion, le 12 novembre, la COP26 a débuté ce lundi 1er.
Aux yeux de la ministre luxembourgeoise de l'Environnement et du Climat, ce rendez-vous de Glasgow est «immensément important». Après l'annulation de la conférence en 2020, pour cause de crise covid, il est plus que temps de reprendre le contact direct entre les partenaires de la négociation. Pour Carole Dieschbourg (Déi Gréng), cette COP26 doit s'achever sur un engagement des Etats de tout mettre en oeuvre pour contenir le réchauffement de la planète à 1,5°C d'ici 2025. Tout comme la réunion internationale doit parachever les engagements de l'Accord de Paris, notamment sur la mobilisation de chaque pays en matière de ''coopération climatique''.
Le pire scénario consisterait à revivre un échec semblable à celui de la COP15. A Copenhague, l'espoir avait viré au fiasco. Certains pointant des objectifs trop élevés pour un possible ralliement des principaux Etats. «Mais nous ne sommes plus en 2009, lorsque l'impact du changement climatique ne touchait que certaines régions du globe, ici ou là. Entre-temps, la crise climatique frappe partout tout le monde, y compris en Europe. Chacun est conscient de l'urgence d'agir», espère la ministre.
Bien sûr, le Luxembourg aura son mot à dire dans les débats. Une voix qui portera à son échelle, mais qu'il n'est pas question de taire. Le Grand-Duché souhaite apporter sa contribution dans deux domaines en particulier. François Bausch (Déi Gréng) présentera le concept de mobilité tel que décliné au pays, comprenant la gratuité des transports publics notamment. Et Carole Dieschbourg de rappeler au passage que le Luxembourg consent le plus fort taux d'investissement public pour développer le rail et le bus.
Le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), axera son propos sur la nécessité d'une finance verte, en pointant le rôle de la Place financière comme soutien d'initiatives plus respectueuses du climat. Sans oublier de souligner le rôle coopératif du pays. «Car, avec la Suède, nous sommes parmi les pays les plus généreux en termes de soutien par habitant à des actions à l'étranger», rappelle la ministre de l'Environnement.
Une écologiste navrée de constater que la communauté internationale, elle, n'a pas atteint l'objectif de mobiliser 100 milliards d'euros par an pour soutenir les pays les plus pauvres à agir en matière de protection du climat.
Et Carole Dieschbourg de tirer la sonnette d'alarme sur ce point : «En fin de compte, la protection du climat est une question de sécurité, de stabilité et de paix». Le Luxembourg, lui, a déjà fixé son niveau d'intervention : il soutiendra les efforts internationaux de protection du climat à hauteur de 200 millions d'euros de 2021 à 2025.
Il est de coutume que des parlementaires participent également aux différentes COP. Cette fois, les députés Paul Galles (CSV) et Carlo Back (Déi Gréng) seront donc du voyage. Pour Paul Galles, le retour d'une rencontre internationale en présentiel sur un sujet aussi majeur est primordial pour la réussite d'un accord. L'échange direct, les gestes, les expressions et les émotions des partenaires de négociation sont autant de signaux qui participeront à mieux construire une position commune, pour le député d'opposition. Un élu confiant dans la conclusion du rendez-vous de Glasgow: le dernier rapport du GIEC ayant rappelé aux dirigeants internationaux l'impérative nécessité d'agir.
Pour Paul Galles, il est aussi intéressant de noter que l'opinion selon laquelle les coûts de l'inaction sont plus élevés que ceux d'une action immédiate gagne du terrain dans les milieux d'affaires.
Pour le chrétien-social, il est également capital que les pays industrialisés remplissent les obligations financières qu'ils ont contractées à Paris. «Il faut également éviter que les limitations climatiques ne soient fixées que pour les pays venant de passer du statut de pays en développement à celui d'économies émergentes.»
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