Caritas dénonce la hausse des inégalités
Caritas dénonce la hausse des inégalités
(ER avec M.K.) - «Du 7 avril au 31 août, la ligne téléphonique corona- helpline a reçu 445 demandes et nous avons pu dépanner ponctuellement 860 personnes dont 308 enfants. Cela représente un aide financière de 267.348 euros», a annoncé la présidente de Caritas Marie-Josée Jacobs.
Mais au-delà des chiffres de la helpline mise en place en cette période de crise sanitaire, la responsable de l'association a tiré la sonnette d'alarme et espère attirer l'attention du monde politique. Les jeunes notamment se retrouvent sous la menace de basculer rapidement dans la pauvreté. «Parmi les personnes qui ont reçu de l'aide, 26,6% avaient moins de 30 ans et 32% entre 31 et 40 ans», précise Marie-Josée Jacobs. A noter encore que 39% des demandeurs avec enfants étaient des parents monoparentaux.
Plus inquiétant pour Caritas, 67% des candidatures reçues provenaient d'individus ou de familles qui n'avaient aucun problème avant la crise du covid. Et les conséquences de la pandémie risquent encore de se faire ressentir au cours des prochains mois. Plus que jamais «nous demandons au gouvernement des efforts accrus dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités».
Et Carole Reckinger, responsable de la politique et des affaires sociales de l'association, d'évoquer plusieurs pistes et notamment la fiscalité. «Les salaires sont imposés à 100%, tandis que les revenus du capital sont imposés à 50%. Les revenus immobiliers sont parfois imposés à 25%. Dans certains fonds d'investissement immobilier, il n'y a aucun impôt. C'est injuste.»
La crise ne doit pas être un prétexte
Caritas souhaiterait à l'avenir la réintroduction de l'impôt sur la fortune mais aussi apporter des modifications dans les barèmes en réduisant notamment les prélèvements des salaires les plus bas ou encore adapter les allocations familiales à l'évolution des prix et des salaires.
Et la présidente de Caritas de rappeler que «le Luxembourg est un pays aux inégalités croissantes. Nous sommes à la deuxième place en Europe pour les travailleurs pauvres, derrière la Roumanie». Enfin Caritas demande également à ce que cette crise ne serve pas de prétexte à la diminution du montant de l'aide publique ou au retard dans la mise en oeuvre de mesures contre le changement climatique.
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