Cannabis: les élèves directement dépistés au lycée
Cannabis: les élèves directement dépistés au lycée
"Nous sommes devenus plus intraitables sur les stupéfiants au lycée", pose d'emblée Michel Hiebel, proviseur du Lycée Vauban. Avant d'expliquer que "nous avons changé notre règlement interne. Si on a des soupçons sur un élève, le règlement permet à présent au personnel médical de pratiquer des tests de dépistage pour confirmer si l'élève a pris ou pas des stupéfiants".
Le nouveau règlement interne valable depuis cette rentrée 2014-2015 au Lycée Vauban, devra dès ce mardi, être signé par les élèves et les parents. C'est le fruit d'une "volonté très claire d'agir" du conseil d'administration, assure le proviseur, particulièrement sensible à la consommation de stupéfiants. Une problématique à laquelle il a été confronté dans son précédent lycée accueillant des sportifs de haut niveau au pied du Mont-Blanc.
La mise en place du test de dépistage salivaire -qui permet d'avoir un résultat quasi immédiat- est pensé pour apporter "une sécurité à l'élève lui-même et garantir celle des autres", explique le proviseur avant de souligner l'incompatibilité entre drogues et apprentissage.
"Il faut bien se rendre compte qu'un enfant qui a consommé ne peut par étudier normalement. S'il est dans un état second dans un labo où il doit effectuer des manipulations, il est dangereux pour lui et les autres".
29% des élèves disent déjà en avoir consommé
Non pas que le Lycée Vauban soit plus exposé que d'autres établissements luxembourgeois au phénomène mais "il faut absolument l'endiguer", estime Michel Hiebel. L'année scolaire écoulée a déjà été mise sur pied une commission de discipline et "un bon travail" s'est amorcé avec la police grand-ducale. "Nous avons quand même le devoir de signaler", rappelle le directeur de l'établissement.
L'accueil des parents peut alors être très différent: "Certains comprennent, d'autres ne sont pas contents du tout" que leur enfant, pris la main dans le sac, se voit imposer quatre séances obligatoires d'information.
"Nous ne sommes ni épargnés, ni touchés davantage que d'autres établissements scolaires en ce qui concerne la consommation de cannabis", assure Anne-Marie Thiebert, proviseur-adjointe, en s'appuyant sur l'enquête anonyme menée auprès de 900 élèves au printemps 2013 par le Centre Information Jeunes au sein du lycée.
L'enquête avait révélé que 29% des élèves avaient dit déjà avoir consommé du cannabis. Et 52% avaient estimé avoir été un peu trop loin avec l'alcool.
Mais les élèves étaient aussi près de 70% à penser que c'est aux parents que revient en premier lieu le rôle de prévention des conduites à risques. L'école (9% des sondés) arrivant encore derrière les médecins (16% des sondés).
Maurice Fick
