Cafés et restaurants paient l'addition
Cafés et restaurants paient l'addition
Confiner comme au printemps? Le directeur de la Santé avait déjà prévenu: il ne pourrait s'agir que de «l'ultime option». Il faut croire que le pays n'en est pas là, puisque mardi Xavier Bettel (DP) a clairement repoussé l'idée. L'expérience du printemps est passée par là. Et dans l'esprit du gouvernement, s'il convient de réagir, cela se fait toujours selon deux axes: «la menace du virus et les sérieuses répercussions des mesures que nous prenons».
Car du précédent lockdown, les ministres ont tiré des leçons. Non seulement sur les possibles bienfaits sanitaires mais également sur les troubles causés. A l'assurance sociale, aux jeunes privés de cadre scolaire, à la santé mentale ou l'humeur de certains habitants et à la situation générale du pays. Autrement dit son économie. Alors non, le Premier ministre libéral ne veut plus en arriver à cette extrémité qui consisterait à demander à chacun de se calfeutrer chez soi, aux boutiques de fermer leurs portes et aux entreprises de tourner au ralenti.
Mais la réalité virale vient rattraper cette ligne d'action aujourd'hui. Aussi, à l'heure de proposer un possible nouveau pack de restrictions au Luxembourg, la ministre de la Santé résume ainsi l'orientation à venir : «Enlever les terrains qui contiennent une certaine probabilité de contamination». Autrement dit : si les chiffres de contaminations ne descendent pas sous le seuil quotidien des 500 nouveaux cas positifs d'ici la fin de la semaine, il faudra tout de même adopter plus de fermeté. Et, à la vérité, c'est là le scénario le plus plausible...
Tout le monde paye pour ces brebis galeuses
François Koepp
Lundi donc, si le projet de loi proposé est voté à la Chambre, théâtres et cinémas pourraient ainsi fermer jusqu'au 15 décembre. Même mesure pour les piscines, clubs de fitness ou salles de sports accueillant encore du public. Et surtout obligation de baisser le rideau pour les cafés et restaurants de tout le pays. «La seule tolérance sera accordée aux établissements faisant des plats ou des boissons à emporter», a toutefois annoncé Xavier Bettel.
Bien maigre consolation pour un secteur, l'Horesca, qui maintenant «a l'impression d'être le seul à payer les pots cassés» pour reprendre les mots de son directeur général. Et François Koepp de pester à la suite des annonces du jour. «Je suis assez fâché contre les professionnels du secteur et les clients qui n'ont pas respecté les règles qui avaient été fixées. Encore ce weekend, certains restaurants ont eu droit à des amendes. Maintenant tout le monde paye pour ces brebis galeuses».
A croire que les mises en garde répétées du porte-parole n'ont pas été prises au sérieux par une partie de la profession. Par contre, le représentant des restaurateurs et cafetiers tient à souligner le «bon travail entrepris avec le gouvernement». Ministres, représentant de l'Horesca et Chambre de commerce ont ainsi acté que si fermeture il devait y avoir, autant l'annoncer à l'avance. «Ne serait-ce que pour laisser aux cuisiniers le temps d'honorer leurs réservations et de vider les frigos pour ne pas avoir trop de pertes», estime François Koepp. Ensuite, les partenaires ont réussi à s'entendre sur les aides à ceux qui devraient se retrouver «privés par décision gouvernementale» de toute clientèle.
Plusieurs des soutiens annoncés par Lex Delles (DP), la semaine passée, vont ainsi être destinés aux patrons d'établissements, bars ou restaurants. Certains s'appuyant plutôt tantôt sur le Fonds de relance - prolongé jusqu'en mars 2021 - ou sur le nouveau dispositif dit des «coûts fixes». «Cela permettra aux entreprises présentant des pertes de chiffres d'affaires au-delà de 40% de voir l'Etat prendre en charge une bonne partie de leurs frais, énergie ou surtout loyer», précise le secrétaire général de l'Horesca.
Mais François Koepp, comme ses collègues, savent que ces enveloppes distribuées ne vaudront jamais les recettes faites par le passé. «C'est tout juste bon pour couvrir la plaie, mais pas pour guérir le patient», grimace le représentant de l'hôtellerie-restauration. Et il prie déjà pour que les mesures de fermeture n'aillent «surtout pas» au-delà du 15 décembre. «On ne peut pas se permettre de perdre tout le marché des fêtes de fin d'année...»
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