«C'est du chantage et c'est inacceptable!»
«C'est du chantage et c'est inacceptable!»
Les médecins ont exprimé leur «ras-le-bol» mercredi après-midi lors d'une assemblée générale organisée par l'AMMD à Bertrange au centre Attert. 250 médecins étaient présents dans la salle. La réunion a duré quatre heures, «cela montre qu'ils avaient des choses à dire», fait remarquer le président de l'association Alain Schmit.
La veille, l'association des médecins avait rencontré le ministère de la Santé concernant l'indemnisation des gardes et des astreintes. Mais à l'heure actuelle, les revendications ne semblent pas avoir été entendues. «Le ministère n'est prêt à payer les gardes que 13h au lieu de 24h», déplore Alain Schmit. L'AG des médecins s'est clairement opposée à une telle mesure, en brandissant un carton rouge à la politique de santé du gouvernement.
En effet, à ce stade aucun accord n'a été trouvé entre le ministère de la Santé et l'AMMD concernant ces indemnités. Alain Schmit se dit être «par nature optimiste» pour que des solutions soient trouvées, mais il ne digère pas la volonté de Paulette Lenert (LSAP) de vouloir en cas de blocage passer des accords directement avec les hôpitaux: «C'est du chantage et c'est inacceptable!»
Des conditions de travail pas assez attractives
Marc Peiffer, secrétaire adjoint pour le secteur hospitalier, regrette que les propositions du milieu médical ne soient pas entendues. Le ''Gesondheetsdesch'' (table ronde de la Santé) est pour lui une «farce» où le «dialogue n'existe pas». Le gynécologue rappelle qu'il est important que les politiques écoutent les médecins parce qu'ils connaissent «mieux le terrain». Le représentant de l'AMMD critique également que la politique de santé actuelle mise tous sur les hôpitaux, alors qu'il ne faut pas omettre le développement de la médecine de ville et des services extra-hospitaliers comme la mise en place d'un centre IRM au Potaschbierg. «Ce n'est pas normal qu'il faille attendre 18 mois pour une mammographie», dénonce Marc Peiffer. Ce dernier considère que le système de santé doit être plus connecté et qu'il est nécessaire de renforcer les piliers pour les soins primaires, spécialisés et ceux pratiqués dans les hôpitaux.
Parmi ses doléances, la profession a aussi abordé le manque de médecins dans le pays. «Au Luxembourg, les médecins, malheureusement toujours moins nombreux, avec moins de temps, doivent pouvoir travailler plus efficacement avec les bons outils pour une population croissante et changeante», a souligné le docteur Jean-Paul Schwartz, membre du conseil d'administration de l'AMMD, lors de l'assemblée générale.
Pour son collègue Marc Peiffer, les conditions de travail ne sont pas assez attractives pour faire revenir les étudiants en médecine au Luxembourg. Il rappelle également que les frais sont élevés pour ouvrir son propre cabinet. L'intéressé note aussi que le départ des sept cardiologues de l'hôpital du Nord est loin d'être un cas unique et que de nombreux médecins préfèrent quitter le milieu hospitalier parce qu'ils n'ont pas leur mot à dire dans le fonctionnement de l'établissement.
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