Alors que l’électorat luxembourgeois n’est pas acquis à l’ouverture du droit de vote aux étrangers, Xavier Bettel s’est prononcé largement en sa faveur.
Commentaire
Bettel prend des risques pour les étrangers
Alors que l’électorat luxembourgeois n’est pas acquis à l’ouverture du droit de vote aux étrangers, Xavier Bettel s’est prononcé largement en sa faveur.
Par Marc Vanacker
Alors que l’électorat luxembourgeois n’est pas acquis à l’ouverture du droit de vote aux étrangers, Xavier Bettel s’est prononcé largement en sa faveur.
Le discours sur l’état de la nation n’a pas débouché sur une grande annonce, du style présentation d’une augmentation des impôts, d’une nouvelle réforme ou encore de mesures pour rééquilibrer les finances publiques.
Xavier Bettel a choisi de mettre l’accent sur la cohésion sociale et a, par là même, débuté enfin, la campagne du référendum.
Le Premier ministre souhaite que les résidents étrangers obtiennent le droit de vote aux élections législatives.
C’est là son message principal et il donne les arguments en faveur de cette question qui est à l’ordre du jour lors du référendum du 7 juin.
Oui, parce qu’aucun pays au monde n’intègre autant de nationalités en son sein,
oui, car les étrangers contribuent à la richesse économique et culturelle du pays,
oui parce que cela serait un atout supplémentaire pour notre pays pour convaincre des entreprises d'investir et créer des emplois au Luxembourg.
Xavier Bettel veut inverser la tendance actuelle - une majorité de Luxembourgeois est encore contre le droit de vote des résidents étrangers - et changer le scepticisme ambiant qui prône le statu quo par peur du changement et du sentiment de ne plus être totalement maître chez soi.
Pourtant Bettel prend des risques politiques. Il sait ô combien cette mesure est encore impopulaire auprès de son électorat.
Avec ce discours, le Premier ministre s’est plus que jamais engagé en faveur du oui, un risque politique important indispensable pourtant pour consolider la cohésion sociale du pays.
Sur le même sujet
Droit de vote des étrangers
Résidents étrangers au Luxembourg, frontaliers français ou belges nous racontent au lendemain du référendum, comment ils ont vécu le «non» très clair des Luxembourgeois pour le droit de vote des étrangers.
Les réactions se multiplient sur Twitter, en majorité pour dénoncer le résultat du vote. Beaucoup de twittos auraient aimé voir le pays un peu plus ouvert, notamment sur la question du droit de vote aux étrangers.
Le Luxembourg et ses résidents étrangers : la question du droit de vote à accorder à ces derniers dans le cadre des législatives est celle qui divise le plus le pays. Déficit démocratique, droit de vote, devoir électoral et tensions entre étrangers et Luxembourgeois au prisme des résultats dévoilés par une enquête d'opinion courant mai.
Les trois questions posées
La campagne officielle du référendum débute officiellement ce lundi. Le 7 juin, les Luxembourgeois – et uniquement les Luxembourgeois – sont appelés à se prononcer par oui ou par non sur trois questions précises.
Lors de son congrès ordinaire, Xavier Bettel a défendu la position du DP, qui consiste à voter 3 fois oui lors du référendum du 7 juin.
Sondage sur le Référendum
48% des résidents luxembourgeois sont pour l'attribution du droit de vote aux étrangers, tandis que 44% sont contre. Et la moitié des électeurs luxembourgeois interrogés ne trouvent pas correct que la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat soit éliminée du référendum. Voilà ce qui ressort du dernier sondage TNS-Ilres commandé par le Luxemburger Wort et RTL en vue du référendum du 7 juin 2015.