Bettel parvient à unir les syndicats contre le CovidCheck
Bettel parvient à unir les syndicats contre le CovidCheck
Si jusqu'à présent la CGGP, le LCGB et l'OGBL avaient soulevé des interrogations, puis dénoncé séparément l'introduction du CovidCheck dans le monde de travail, les trois organisations syndicales ont choisi de parler d'une seule voix. Dans un communiqué publié jeudi matin, elles annoncent officiellement marquer «leur désaccord profond» avec la mesure envisagée qui pourrait, selon elles, mettre en place «un clivage irréparable entre personnes vaccinées et non vaccinées».
Ce qui risque de «fortement perturber la paix sociale au sein des entreprises», puisque la mesure est vue comme étant «incompatible avec le respect des libertés et droits fondamentaux des citoyens». Pour l'ensemble des syndicats dotés de la représentativité nationale, la mesure est d'autant plus soumise à caution qu'elle correspondrait à «une obligation vaccinale cachée» non totalement assumée, puisque chaque chef d'entreprise ou d'administration aura le choix d'appliquer le régime «dans tout ou partie de son bâtiment».
Une approche que la CGFP, le LCGB et l'OGBL interprètent comme la volonté du gouvernement de «se délaisser de ses responsabilités de santé publique en renvoyant la patate chaude aux partenaires sociaux». Face à cette manière de faire jugée «indigne d’un gouvernement qui a mis sans relâche depuis mars 2020 l’accent sur la solidarité nationale», les trois organisations syndicales demandent «une entrevue d’urgence». Selon plusieurs sources, la rencontre se tiendra vendredi à 12h à Senningerberg entre les représentants des trois syndicats et les ministres de la Santé, du Travail et de la Fonction publique. Le Premier ministre ne devrait pas y participer.
Dans son avis rendu mercredi, le Conseil d'Etat indique de son côté pouvoir «s’accommoder de la démarche envisagée», mais recommande toutefois «la prise en charge des tests pour les personnes ayant fait l’objet d’une première vaccination». En clair, les Sages avalisent la volonté du gouvernement d'accélérer la vaccination générale de la population mais demande l'installation d'une phase transitoire destinée à permettre aux personnes qui auront reçu leur première dose avant le 1er novembre, date programmée du nouveau dispositif plus contraignant, de bénéficier d'une exception.
Selon les données du ministère de la Santé publiées mercredi, l'appel à la vaccination lancé vendredi par le gouvernement semble porter ses premiers fruits. Si moins d'une centaine de doses avaient été injectées en début de semaine, quelque 1.400 l'ont été dans tout le pays lors de la journée de mercredi. Pour rappel, l’exécutif ambitionne d'atteindre un seuil de vaccination générale de 80 à 85% de la population afin de réduire drastiquement l'impact du virus. Pour l'heure, «seuls» 75% des résidents disposent d'un schéma vaccinal complet.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter de 17h.
