«Aucune infection n'est passée par une école»
«Aucune infection n'est passée par une école»
Un tiers des 33 clusters, localisés dans la semaine du 13 au 19 juillet dernier, l'ont été dans des écoles ou lycées. Paulette Lenert (LSAP) l'a affirmé mercredi, et... ne le renie pas jeudi. Sauf que la ministre de la Santé, rejointe par son collègue Claude Meisch (DP, Education) sentent bien que l'information crée le trouble dans les familles luxembourgeoises. D'où la précision commune apportée par les deux collègues de gouvernement : «La notion de cluster n’est pas synonyme de source d’infection».
Et de jouer les pédagogues, en rappelant d'abord la définition de ''cluster''. «On parle de cluster dès que 3 personnes infectées, ou plus, surviennent au sein d’une même communauté ou suite à un même rassemblement dans une période de 7 jours. Et cela même si l’infection s’est produite en dehors de ce lieu.» Entendez donc qu'il se peut donc parfaitement que les enfants (ou leurs enseignants) dépistés positifs n'aient pas forcément attrapé et transmis le coronavirus dans la cour, dans le couloir ou dans la salle de classe de l'école.
Pour clarifier la chose, les deux ministres passent même du théorique au cas pratique. Parents, sortez les crayons et notez l'exemple: «Si trois frères et sœurs qui se sont infectés lors d’une fête de famille fréquentent une même école, cette école est identifiée comme cluster, même si les enfants ne se sont pas contaminés entre eux et si aucun autre élève ou membre du personnel n’a été contaminé dans cette école». CQFD. Clair, limpide, mais certainement bien insuffisant pour lever les craintes et les doutes.
Car même le très appuyé «nous n’avons aucune preuve de transmission du covid-19 dans le contexte scolaire au Luxembourg» ne saurait convaincre les sceptiques. Pourquoi? Parce que la contamination des plus jeunes connait une subite remontée? Que la reprise des cours du fondamental avait été acceptée (avec de fortes craintes) et qu'ensuite le regroupement des classes séparées a sans doute relancé la peur d'une possible chaîne de contamination entre enfants, voire enseignants.
Tout comme la méthode Coué employée par le ministre Meisch (style «Parents, enfants, ayez confiance») n'a peut-être pas autant pénétré les esprits que le ministre l'espérait. Et que révéler quelques jours avant la fin des cours que 27 classes ont été placées en quarantaine, ou alors une semaine après le début des vacances que 12 foyers d'infection concernent le milieu scolaire n'est certainement pas la plus adaptée des communications de crise...
Toujours le doute
Aussi la parole ministérielle, aussi sage et justifiée soit-elle, s'avère difficile à entendre aujourd'hui. Y compris ce constat avancé par les ministres de l'Education et de la Santé : «Aucune infection n’est passée par une école. A ce jour, nous n’avons aucune preuve de transmission du covid-19 dans le contexte scolaire au Luxembourg», ni du contraire... Car il est précisé «à quelques rares cas près où un doute subsiste».
Une «analyse approfondie» de l’impact de l'épidémie dans les écoles fera l’objet d’un rapport, annoncent Paulette Lenert et Claude Meisch. En attendant, qu'elle et lui jouent donc la carte de la transparence en communiquant, par exemple, sur le nombre d'élèves effectivement dépistés positifs depuis avril, le taux d'asymptomatiques dans cette classe d'âge, le sort sanitaire des enseignants ou du personnel scolaire, etc. Ce n'est qu'avec ce type de gage de confiance que la ministre la plus populaire du moment et son homologue retrouveront l'oreille des parents d'élèves.
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