Asselborn précise les modalités d'accès en Allemagne
Asselborn précise les modalités d'accès en Allemagne
Demandez à Paulette Lenert quel a été le pire jour des premiers mois de la crise du covid-19, et la ministre de la Santé répond : «Le jour où l'Allemagne a choisi de fermer ses frontières». Interrompre ainsi la libre circulation des personnes et des biens d'un côté à l'autre de la Moselle, c'était envoyer le Luxembourg vers la catastrophe si la mesure avait duré. Aussi, alors que depuis le 14 juillet cette menace pèse à nouveau, le gouvernement luxembourgeois s'agite, s'explique, tente de convaincre qu'aucune limitation ne doit être fixée.
Pour l'heure, la persuasion porte ses fruits. Si la Belgique peine à retirer le Luxembourg de sa "zone orange", l'Allemagne n'a pas choisi de durcir son dispositif. Aussi le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn (LSAP) tient-il à se montrer rassurant auprès de ses concitoyens: «Il n'y a ni contrôle, ni blocage aux frontières». Ce jeudi, il l'a rappelé tout en conseillant aux résidents qui souhaiteraient se rendre en Rhénanie-Palatinat ou en Sarre à se contenter d'y effectuer des voyages à caractère essentiel. Pas pour le shopping donc, mais plutôt pour ses études, des rendez-vous médicaux ou des réunions de famille exceptionnelles.
Tout Luxembourgeois souhaitant voyager en Allemagne ces prochains jours peut ainsi s'y risquer sans crainte d'une mise en quarantaine forcée. Traverser l'ensemble des Lander est permis, et pour ce faire mieux vaut être en possession d'un dépistage négatif au covid-19 de moins de 14 jours durant son séjour sur le sol germanique.
Le mieux étant, avant son départ, de se renseigner sur les obligations sanitaires imposées dans le pays de destination envisagé, souligne au passage celui qui reste le 2e politique le plus populaire du Grand-Duché.
Au passage, on apprend que la méfiance porte également sur les déplacements des frontaliers allemands qui viendraient à se rendre au Luxembourg. Ainsi, les autorités de Rhénanie-Palatinat ont-elles fixé à 72 heures, la durée de présence maximale autorisée à leurs ressortissants souhaitant rester au Luxembourg. Au-delà, ils devront se soumettre à une quarantaine obligatoire... Plus sévères encore, les Lander de Bade-Wurtemberg, Bavière, Hambourg et du Schleswig-Holstein ont fixé le seuil à 48h. Un délai sur lequel le ministère des Affaires étrangères tente d'influer pour qu'il soit rallongé, voire annulé.
Alors que le Luxembourg tente de jouer la carte du tourisme de proximité, ce recul des autorités allemandes pénalise les efforts de promotion du Grand-Duché comme site de vacances idéal pour l'été. Déjà, les hôteliers et établissements touristiques luxembourgeois ont enregistré des dizaines d'annulations de réservations de clients allemands, inquiets non seulement par la reprise virale mais aussi par le message de leurs responsables politiques. Il est temps que la diplomatie ramène chacun à la raison.
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