Après la guérison, la crainte chronique du virus
Après la guérison, la crainte chronique du virus
(ASdN avec Rosa Clemente) - S'il n'a pas encore remporté la guerre contre le virus, Jacques Woeffler a déjà gagné quelques batailles. Hospitalisé après avoir été diagnostiqué positif au covid-19 mi-mars, le septuagénaire s'en est sorti. Mais après 35 jours de coma et 30 kilos en moins, il a dû réapprendre à vivre. «J'étais comme un gros bébé qui avait même besoin d'aide», confessait-il au Luxemburger Wort mi-juin.
Pendant près de sept semaines, Jacques Woeffler a donc suivi un important entraînement d'endurance au Rehazenter. Là-bas, le septuagénaire a également réappris toutes les tâches du quotidien comme étendre le linge, mettre la table ou faire la vaisselle. Et ce n'est que mi-juin qu'il a pu retourner dans son appartement à Dudelange.
«Vivre seul à nouveau après un long séjour à l'hôpital et une rééducation est quelque peu étrange», souligne toutefois l'ancien patient qui continue à recevoir trois fois par semaine des soins ambulatoires au Rehazenter. Alors le retraité reprend des habitudes : il prend régulièrement un café au bistrot du coin, va faire quelques courses, rend visite à sa femme en maison de retraite...
Malgré ces améliorations, le septuagénaire reste aux prises avec la maladie. «Il y a aussi des jours où je n'ai pas de force, où je me sens essoufflé», soupire le Luxembourgeois. Alors chaque progrès est une victoire de plus. Depuis quelques jours, Jacques Woeffler en est fier : il peut enfin sortir dans la rue sans son déambulateur.
Une peur pour la vie
En outre, le retraité préfère rester prudent. Ainsi, il porte «toujours un masque à l'extérieur» et garde ses distances avec les autres. Car les conséquences sur le moral, elles, sont indélébiles. En outre, il l'admet, «la peur du virus demeure» : «Je ne pense pas que je survivrais à une deuxième infection», souffle-t-il.
Au vu du nombre croissant de nouvelles infections ces dernières semaines, Jacques Woeffler se dit préoccupé. Et même indigné. «Je ne comprends pas qu'il y ait encore des gens qui ne prennent pas ce virus au sérieux», s'emporte-t-il avant d'ajouter : «Si ces personnes avaient regardé la mort dans les yeux comme moi et vécu ce que j'ai vécu, elles auraient certainement agi différemment».
S'il regrette que certains ne respectent pas les gestes barrières, cet ancien patient du covid-19 se dit en revanche très respectueux de ceux qui craignent être infectés. Dans son entourage, certaines personnes «ne quittent presque jamais leur domicile» par crainte du virus. Pour lui, il serait donc utile que tout le monde suive les règles «pour garder ce virus sous contrôle, au moins dans une certaine mesure». Son quotidien, dorénavant, est dominé par une incertitude constante. Mais une chose est sûre pour Jacques Woeffler : il continuera à se battre pour sa santé et sa vie.
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