A l'exception du gaz, les échanges avec la Russie restent limités
A l'exception du gaz, les échanges avec la Russie restent limités
C'est un fait, la guerre en Ukraine a un impact non négligeable sur l'économie luxembourgeoise. Hausse des prix de l'énergie, inflation généralisée, économie au ralenti, telles sont les premières conséquences du conflit qui ne tend pas vers l'accalmie, bien au contraire au regard des dernières sanctions annoncées à l'égard de la Russie. Nous l'avons déjà écrit à plusieurs reprises, cette situation fait souffler un vent d'inquiétude sur le marché économique du Grand-Duché, notamment en raison de l'exportation du gaz russe à destination de l'Europe et donc du Luxembourg.
Justement, quels sont les liens économiques entre la Russie et le Grand-Duché? Doit-on craindre une pénurie de produits directement venus du pays de Poutine? Le Statec, l’Institut national de la statistique et des études économiques, s'est penché sur la question en analysant le commerce international de biens. Ce dernier ne recense que les marchandises traversant physiquement la frontière luxembourgeoise à destination ou en provenance d'un autre Etat, la Russie en l'occurrence.
Un solde largement positif
Ainsi, et c'est assez surprenant, on constate que les exportations vers la Russie dépassent avec 112 millions d’euros, largement les importations de 24 millions d’euros en provenance de la Russie, pour la dernière année avec des données complètes disponibles, à savoir l'année 2020. Le solde commercial du Luxembourg par rapport à la Russie est donc largement positif avec 88 millions d'euros.
Si ces chiffres peuvent paraître hauts, ils sont en réalité très faibles au regard des importations et exportations totales du Luxembourg. Pour preuve, les exportations de biens vers la Russie représentaient 0.9% en 2020 et les importations 0.1% du total pour cette même année. «Au niveau de la balance des paiements, la part relative respectivement des crédits et des débits pour les biens et services est de 1.7% et 1.1% pour cette même année de référence», précise le Statec.
A prendre avec des pincettes
Toutefois, une mise en garde s’impose. En effet, les biens d’origine russe importés via un tiers sont comptabilisés comme échange avec ce pays tiers et pas comme une importation à partir de la Russie. Ceci vaut notamment pour le gaz naturel pour lequel il est impossible d’obtenir des informations fiables sur le pays d'origine dans le contexte de ces statistiques.
De plus, selon l'institut, une analyse en termes de pays d'origine des biens est plus difficile en raison de l’absence de chiffres fiables. Toutefois, il est raisonnable d'admettre qu'en termes de pays d'origine, la situation des échanges avec la Russie se présente moins favorablement.
Néanmoins, comme expliqué ci-dessus, le Luxembourg reste dépendant du gaz russe, bien qu'il soit difficile de quantifier l'approvisionnement en termes de pourcentages. «Le gaz livré au Luxembourg est un mélange de gaz de plusieurs origines. Notamment en raison de l'approvisionnement sur les marchés SPOT (un achat et une vente instantanée, NDLR), il est impossible d'avoir des informations fiables sur le pays d'origine dans le contexte de la statistique du commerce international de biens».
Le Luxembourg reste gagnant
En passant au concept de la balance des paiements (un document de comptabilité nationale qui retrace l'ensemble des flux économiques entre un pays et un autre, NDLR), les montants augmentent. Ainsi, les exportations de biens et services avec la Russie, toujours pour la dernière année avec données complètes disponibles, s’élèvent à presque 600 millions d’euros, alors que les importations sont quasi la moitié avec 320 millions d’euros. Le solde est donc là aussi largement positif pour le Luxembourg.
Mais encore une fois, la part relative des échanges avec la Russie par rapport aux échanges commerciaux totaux des biens et services est très faible, avec 1,7 % des exportations et 1,1 % des importations.
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